Didier PETIT DE MEURVILLE

Ciel d’Alicante, entre 1852-61
Gouache sur papier
23,4 x 31 cm
Provenance : René Petit de Meurville, puis par descendance

Acquisition par la Fondation Custodia

Originaire de Saint-Domingue, Didier Petit de Meurville fut un homme politique et un collectionneur érudit. En 1848, il embrasse une carrière diplomatique et part pour l’Espagne. Là, il devient vice-consul d’Alicante puis consul de France à Saint-Sébastien jusqu’en 1872. Artiste amateur, il produit pendant cette période plusieurs vues du littoral espagnol. S’il pratiqua l’huile sur papier, propre au travail devant le motif, il semble qu’il affectionnait plus particulièrement la technique de la gouache à la manière des vedutistes napolitains. Son intérêt se portait le plus souvent sur la représentation de la flore locale et les études de paysages. Certaines de ces gouaches, laissées inachevées, permettent de mieux comprendre sa méthode de travail. Après avoir réalisé une étude de ciel en deux tons principaux, l’artiste dessinait de manière détaillée l’ensemble des reliefs, architectures et figures sur une bande laissée en réserve dans la partie inférieure de la feuille.

Quelques gouaches, une quinzaine, retrouvées chez les descendants de l’artiste, représentent des ciels sans préoccupations narratives. Ces études, réalisées à titre purement privé, démontrent une démarche esthétique volontaire. Simples plages colorées, aux frontières de l’abstraction, elles sont souvent relevées de quelques lignées blanches évoquant des nuages. Le plus souvent traitées sur des formats réduits, à l’horizontalité appuyée, certaines portent des mentions de lieux, de dates ou d’heures qui permettent de localiser cette série entre Alicante et Saint-Sébastien sur une période s’étalant de 1852 à 1861. Le choix d’un format moins étiré pour cet exemplaire lui confère un statut de petit tableau. Le bas du ciel rougi et l’aplat bleu qui le domine se superposent sans véritable rupture.

En 1994, le musée basque de Bayonne a consacré une exposition et un catalogue aux œuvres de Didier Petit de Meurville. Les musées espagnols conservent également de lui quelques paysages réalisés à la gouache ainsi que trois albums d’études de fleurs.

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