Claude-Ernest LAMI DE NOZAN (1795-1881)

Frontispice d’album, 1827
Aquarelle
16,5 x 21,3 cm
Signé et daté en bas à droite Ernest 1827
Provenance : famille Lami de Nozan puis par descendance

Vendu

Ernest Lami de Nozan est le frère aîné du célèbre peintre et aquarelliste Eugène Lami. Né à Paris en 1795, nous ne savons que peu de choses de sa jeunesse et de sa formation. Il est probable qu’il t des études de droit à Paris avant d’être appelé par la conscription pour rejoindre l’armée impériale entre juillet 1813 et avril 1814. Après la chute de Napoléon, il s’initie à la peinture et au dessin dans le sillage de son jeune frère qui fréquente les ateliers d’Horace Vernet et du baron Gros. Son nom complet semble inventé par lui pour éviter la confusion avec celui d’Eugène et dériverait du nom de jeune fille de leur mère, Nazon. En 1822, il se ma- rie avec Marie-Constance Blondelle avec qui il aura deux enfants puis s’installe comme libraire et éditeur de livres d’art à Paris. Ernest pratique à cette époque l’aquarelle avec talent et réalise pour son épouse un délicat frontispice propre à illustrer la première page d’un album. Les albums amicorum qui permettaient de collecter les dessins offerts par des artistes amis, amateurs ou confirmés, étaient très en vogue au début du XIXe siècle.

Le caprice architectural aux larges proportions de cette fantaisie gothique répond au goût troubadour qui s’impose dans toute l’Europe des années 1820. Se présentant comme un arc de triomphe aux décors médiévaux usés par le temps, l’édifice s’ouvre en son centre sur un paysage de campagne tranquille. En passant la voûte, le regard bute sur une dalle de pierre où s’inscrit le mot Album, puis emprunte une barque pour traverser le ruisseau qui nous sépare d’une paisible mai- son au loin. Cette improbable métaphore visuelle de la vie maritale porte, mêlé aux décors abimés qui couronnent l’architecture, le nom de sa destinataire : Constance.

Bien que la carrière artistique d’Ernest soit totalement tombée dans l’oubli, ses nombreuses participations aux salons entre 1833 et 1877, nous informent sur son goût prononcé pour l’art médiéval. Il expose principalement des enluminures ou des œuvres graphiques dans le goût troubadour. Au début des années 1830, son amitié avec le jeune duc de Nemours, ls du roi Louis-Philippe, lui vaut d’être nommé directeur des lignes télégraphiques aériennes, d’abord à Paris puis à Toulouse entre 1835 et 1853. Son emploi de fonctionnaire dans la ville rose lui laissant beaucoup de loisirs, Ernest se consacre à l’art du vitrail et participe à la restauration et aux décors de nombreuses églises à Toulouse et dans sa région. De retour à Paris, Ernest produit un grand nombre de vitraux dont peu d’exemples sont cependant parvenus jusqu’à nous.

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