Charles Louis LESAINT (1795- après 1843)

Artiste dessinant dans une église gothique, vers 1825
Huile sur toile
41 x 33 cm
Signé en bas à gauche sur le caillou Lesaint

Vendu

Né en 1795, Charles Louis Lesaint est parmi les élèves de Charles-Marie Bouton peut-être l’un de ceux ayant le mieux intégré la verve préromantique et troubadour de son maître. Bouton, comme de nombreux peintres de son temps, développa un goût prononcé pour les ruines et les églises suite à la découverte du musée des Monuments français créé par Alexandre Lenoir en 1795. La diffusion des Voyages pittoresques et romantiques dans l’ancienne France de Taylor et Nodier initiée en 1825, le développement des publications archéologiques et des sociétés d’Antiquaires, puis la création de l’Inspection générale des monuments historiques en 1830, accentuèrent encore cette mode et permis une émulation nouvelle pour les peintres.

Sous les voûtes d’une église gothique, le peintre, qui se projette dans la scène, se représente ici assis en train de peindre muni d’un carton à dessins. À la droite de la composition, se trouve un gisant dans une niche. La toiture est percée au niveau de la clef de voute et de la végétation tombent autour de ce puis de lumière. La chapelle, qui est peut-être simplement le chœur, est bordée par ce qui semble être un jubé ou une corniche ouvragée. La scène est éclairée depuis la gauche où le peintre laisse visible le ciel bleu clairsemé de quelques nuages.

Tout à la fois peintre, aquarelliste et lithographe, Charles Louis Lesaint débute au Salon en 1819 et y obtint des médailles en 1822 et 1827. En 1823, il collabore avec Théodore Géricault à l’illustration du volume sur l’ancienne Normandie des Voyages pittoresques. En 1831 et 1839, Lesaint réalise plusieurs vues du monastère de Brou, et en 1840, une toile représentant la cathédrale d’Amiens. L’archéologue Alexandre Du Sommerard, qui réunit à l’hôtel de Cluny une collection réputée, possédait plusieurs de ses œuvres. Pour le reste, peu d’informations sont connues sur la vie du peintre mais les livrets de Salon nous renseignent qu’il vivait au numéro 138 de la rue du Faubourg-Saint-Martin, puis qu’il déménagea, entre 1824 et 1827, au numéro 17 de la rue des Vinaigriers.


Retour en haut