Jean-Baptiste DEBRET (1768-1848)

Projet de décor pour la galerie de Diane au château de Fontainebleau, la campagne d’Italie et la campagne d'Egypte, vers 1812-1813 Aquarelle et crayon sur papier Cinq éléments pour La Campagne d'Italie : 4 x 19 cm ; 9 x 4 cm ; 10 x 14 cm Sept éléments pour La Campagne d'Egypte : 4 x 19 cm ; 9 x 4 cm ; 10 x 14 cm Annoté sur le montage d’origine Fontainebleau / Composé en 1812 et 1813 par J. B. Debret / Voute de la galerie de Diane d’Hurtault. / Sujets composés par Jean Baptiste Debret. / La déchéance de l’Empereur a annulé ces / compositions dont l’exécution n’était / pas encore commencée Annoté sur le montage d’origine Fontainebleau / Voute de la galerie de Diane d’Hurtault.  Acquisition par le château de Fontainebleau

Projet de décor pour la galerie de Diane au château de Fontainebleau, la campagne d’Italie et la campagne d’Egypte, vers 1812-1813
Aquarelle et crayon sur papier
Cinq éléments pour La Campagne d’Italie : 4 x 19 cm ; 9 x 4 cm ; 10 x 14 cm
Sept éléments pour La Campagne d’Egypte : 4 x 19 cm ; 9 x 4 cm ; 10 x 14 cm
Annoté sur le montage d’origine Fontainebleau / Composé en 1812 et 1813 par J. B. Debret / Voute de la galerie de Diane d’Hurtault. / Sujets composés par Jean Baptiste Debret. / La déchéance de l’Empereur a annulé ces / compositions dont l’exécution n’était / pas encore commencée
Annoté sur le montage d’origine Fontainebleau / Voute de la galerie de Diane d’Hurtault. 

Acquisition par le château de Fontainebleau

Jean-Baptiste Debret est le fils de Jacques Debret, greffier au Parlement de Paris, et le frère de François Debret, architecte et membre de l’Institut de France. Sa famille est apparentée à François Boucher et à Jacques-Louis David. Après des études au lycée Louis-le-Grand, Jean-Baptiste intègre à seize ans l’atelier de son cousin David qu’il accompagne à Rome pendant un an. En 1791, Debret obtient le second Prix de Rome, sur le sujet de Regulus revenant à Carthage. Quatre ans plus tard, il est engagé comme dessinateur à l’École polytechnique, avant de remplacer un autre élève de David, François Gérard, comme professeur de dessin. En avril 1796, son poste étant supprimé, il quitte l’École. Au Salon de 1799, il expose son tableau du concours peint huit ans plus tôt ainsi qu’Aristomène délivré par une jeune fille. À cette époque, il travaille également à la décoration intérieure de plusieurs bâtiments construits par les architectes Charles Percier et Pierre François Léonard Fontaine. En 1804, il expose au Salon Érasistrate découvrant la cause de la maladie du jeune Antiochus. Après un second voyage à Rome entre 1808 et 1809, Jean-Baptiste Debret publie un recueil de dessins illustrant les costumes italiens gravés par Louis-Marie Petit, puis entre 1812 et 1813 un autre ouvrage sur l’enseignement du dessin. Pendant le règne de Napoléon, il produit majoritairement des œuvres célébrant la gloire de l’Empereur : Napoléon rend hommage au courage malheureux (1805) ; Napoléon Ier décore à Tilsitt le grenadier Lazareff de la croix de la Légion d’honneur (1808) ; Napoléon s’adressant aux troupes (1810) ou Première distribution des croix de la Légion d’honneur dans l’église des Invalides (1812). En 1812, il reçoit également une commande pour des décors destinés à la galerie de Diane du château de Fontainebleau. 

Autrefois appelée « galerie de la reine », la galerie de Diane, longue de quatre-vingts mètres et large d’environ dix mètres, a été décorée une première fois à la demande du roi Henri IV avec des scènes illustrant les mythes de Diane et Apollon ainsi que les victoires du roi. Ce premier programme iconographique, réalisé par les peintres Ambroise 

Dubois et Jean de Hoey, est connu grâce à un riche album d’aquarelles de Charles Percier, et par des fragments de peintures et de lambris. Pendant la Révolution, la galerie, transformée en prison, subit de sérieux dommages. Au début du XIXe siècle, Napoléon décide de sa restauration et confie les travaux à l’architecte Maximilien Hurtault. Ce dernier fait supprimer les décors endommagés du XVIIe siècle et prévoit de les remplacer par des compositions de style néo-classique. Grâce à la découverte de douze aquarelles inédites, nous savons que l’architecte fait appel à Jean-Baptiste Debret pour réaliser l’ensemble ou une partie de ce nouveau décor. Le programme iconographique devait illustrer les gloires de Napoléon durant les campagnes d’Italie et d’Égypte. Deux grandes allégories féminines en armes, la première drapée de rouge pour l’Italie, la seconde de vert pour l’Égypte, devaient être entourées par quatre bandeaux illustrant des dieux fleuves associés deux par deux et complétés par des putti portant des costumes militaires. Cet ensemble, sur lequel le peintre travaille entre 1812 et 1813, ne voit jamais le jour. Tel que mentionné sur l’un des deux montages supportant ces aquarelles, « La déchéance de l’empereur a annulé ces compositions dont l’exécution n’était pas encore commencée ».

La chute de l’Empire en 1815 a pour conséquence l’abandon immédiat de nombreux projets et laisse Debret sans travail. Rapidement sollicité par le marquis de Marialva, ambassadeur du Portugal à Paris, le peintre accepte de l’accompagner au Brésil. Parti en janvier 1816, il arrive à Rio de Janeiro deux mois plus tard. Devenu peintre officiel du roi Jean VI, Debret reste au Brésil où il assiste à la période de troubles qui aboutit à l’indépendance du pays. Au changement de régime en 1822, l’artiste rentre au service du nouvel empereur Pierre Ier jusqu’en 1831, date de son retour en France. Le reste de sa vie est consacré à la rédaction et à la publication de son Voyage pittoresque et historique au Brésil ou Séjour d’un artiste français au Brésil, depuis 1816 jusqu’en 1831 inclusivement.


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