Bernard-Édouard SWEBACH (1800-1870)

Course de chevaux, 1828
Huile sur toile
27 x 40 cm
Signé et daté en bas sur la droite Edouard Swebach 1828

Vendu

Édouard Swebach est le fils de Jacques-François Swebach-Desfontaines, un artiste qui connut une grande célébrité sous le Premier Empire. Il apprend le métier dans l’atelier de son père, qui, en plus de son emploi de premier peintre de la Manufacture impériale de Sèvres, expose régulièrement aux salons des toiles illustrant des scènes de batailles militaires ou des sujets hippiques. En 1815, après l’abdication de Napoléon, le tsar Alexandre 1er invite Swebach père à prendre la direction de la manufacture impériale de porcelaine à Saint-Pétersbourg. Édouard tout juste âgé de quinze ans l’accompagne et poursuit sa formation près de lui en Russie. De retour à Paris quelques années plus tard, le père et le fils partagent un atelier au 100bis rue du Bac. Les toiles qui en sortent ne portent qu’un nom, mais sont faites à quatre mains. Édouard expose seul pour la première fois au Salon de 1822 une scène équestre et militaire dans la manière des œuvres de collaboration : Hangar servant d’écurie à des hussards de la garde. Les commentaires de l’époque saluent ses qualités techniques et le raffinement de sa touche, mais reprochent au jeune artiste d’être dans l’exacte continuité de l’œuvre paternelle. Nombreux sont les critiques qui comme Auguste Jal lui conseillent de se démarquer en trouvant rapidement son propre caractère. À la mort de son père en 1824, Édouard poursuit sa carrière, mais signe le plus souvent d’un simple Swebach qui entretient la confusion. Peu à peu, sa touche se libère et ses paysages, sous l’influence des peintres anglais, s’imprègnent d’un esprit romantique inédit chez lui auparavant. Pour une fois, la toile à l’aspect porcelainé, datée de 1828, est signée Édouard Swebach. Sur la droite, divers personnages à pied ou à cheval sont rassemblés sur un promontoire naturel près d’une chaumière. La foule de spectateurs assiste à une course équestre qui se déroule un peu plus bas dans le creux du vallon. Chaque figure est détaillée avec la technique du miniaturiste et chaque monture apparaît dans la plus parfaite exactitude anatomique. Si le sujet de l’œuvre est une course, l’espace de la toile est presque intégralement occupé par le traitement du ciel. La ligne d’horizon, très basse, s’éclaire de nuances rosées que viennent écraser de larges nuages menaçants. La course de galop elle-même évoque indubitablement Le Derby d’Epsom peint par le défunt Géricault sept ans plus tôt alors qu’il voyageait en Angleterre. Comme son aîné, Swebach représente les chevaux dans un mouvement impossible, les quatre fers en l’air. Il faudra attendre jusqu’en 1872 qu’Étienne-Jules Marey démontre que jamais les quatre sabots d’un cheval ne quittent le sol en même temps. Édouard Swebach cesse d’exposer aux salons officiels en 1838 et se retire à Versailles où il consacre le reste de sa carrière à la lithographie et à quelques commandes privées.

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