Auguste de FORBIN (1777-1841)

Discussion sous une arcade en Italie, 1823
Aquarelle sur papier
15 x 12 cm
Signé et daté en bas à droite A. Forbin. / 1823.

Acquisition par la Fondation Custodia, Paris

Auguste de Forbin est l’un des plus proches amis de François Marius Granet. Originaire de la région d’Aix-en-Provence, il fréquente la classe de Jean Antoine Constantin à l’école municipale. Suite au décès de son père en 1793, le jeune homme se rend à Paris où il est bientôt rejoint par Granet. Ensemble, ils suivent les cours du paysagiste Jean-Louis Demarne avant d’intégrer le prestigieux atelier de Jacques-Louis David. Après une brève carrière dans l’armée, Forbin part pour l’Italie et décide de se consacrer pleinement à la peinture. Installé à Rome, il envoie régulièrement des œuvres au Salon. À partir de 1814, le peintre entame une longue carrière à la tête de l’administration des Beaux-Arts. Nommé en 1816 directeur général des musées royaux en remplacement de Dominique-Vivant Denon, il fait agrandir le Louvre et crée au palais du Luxembourg un musée destiné aux artistes vivants. 

Grâce à ses nouvelles fonctions, Auguste de Forbin continue de séjourner régulièrement en Italie et se rend jusqu’au Proche-Orient. Il publie ses récits de voyage illustrés de ses dessins et présente presque annuellement au Salon des paysages dont le style et les thèmes sont proches de ceux de Granet. Comme son ami, il affectionne particulièrement la technique de l’aquarelle, propice à tracer des paysages composés d’après ses souvenirs. L’un d’eux, réalisé en 1823, présente dans un format réduit une arcade qui s’ouvre sur un fond de paysage montagneux. L’architecture de pierre et de brique, vestige d’une structure antique, est couverte par la végétation et domine une porte adossée à un massif rocheux. Au premier plan, un moine ermite, assis à même le sol, converse avec un voyageur. Probablement placées là en dernier, ces deux figures minuscules confèrent aux architectures, par effet d’échelle, une impression de monumentalité exagérée. Forbin apprécie cet effet de double arcade que l’on retrouve dans plusieurs de ses œuvres peintes ou dessinées. C’est le cas pour une autre aquarelle représentant un Joueur de fifre dans des ruines antiques provenant de la collection Altounian-Rousset mais également d’une toile connue par une gravure de François-Louis Français publiée dans L’Artiste et titrée Ruines de l’abbaye de Sylvacane.  

Après la révolution de 1830, Auguste de Forbin est confirmé dans ses fonctions par Louis-Philippe et apporte son soutien au choix de Granet comme directeur du château de Versailles. Lourdement affecté par un accident vasculaire cérébral en 1841, Forbin décède peu de temps après. Deux ans plus tard, la publication de l’ouvrage titré Portefeuille du comte de Forbin permet de découvrir « ses tableaux, dessins et esquisses les plus remarquables ». Cet ensemble composé de quarante-cinq gravures est alors accompagné d’un texte du comte de Marcellus.

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