Félix-Joseph BARRIAS (1822-1907)
Jésus-Christ donne à saint Pierre les clefs du paradis, vers 1854
Huile sur toile
35,5 x 25,5 cm
Signé en bas à droite BARRIAS
Vendu
Félix-Joseph Barrias participe au Salon dès 1840 en exposant principalement des portraits, jusqu’à sa victoire au concours du Prix de Rome en 1844. Après quatre années en Italie comme pensionnaire à la Villa Médicis, Barrias présente Les Exilés de Tibère au Salon de 1850. Saluée par la critique, cette toile de grand format lui offre son premier succès public. Sa carrière artistique sous le Second Empire suit le modèle académique des lauréats du Prix de Rome. Régulièrement récompensé aux salons, il reçoit des commandes tant de l’État que d’une clientèle privée, friande de ses portraits. Le peintre semble privilégier les sujets inspirés par l’histoire antique mais réalise également plusieurs œuvres à thématique religieuse telle que L’Éducation de la Vierge exposée au Salon de 1844.
Au début des années 1850, Barrias participe à l’illustration d’un ouvrage de l’abbé Beuf intitulé Beautés du Christianisme. Publié à Paris chez Victor Lecou en 1854, le volume est illustré de vignettes gravées sur acier d’après des tableaux de Louis Duveau, Gustave Boulanger et Félix-Joseph Barrias. Ce dernier réalise deux toiles qui seront traduites par la gravure : Le Christ lavant les pieds des apôtres, gravé par Adrien Nargeot et Jésus-Christ donne à saint Pierre les clefs du paradis par Jacques Fleischmann. La seconde de ces compositions renvoie au modèle conçu par Ingres à Rome en 1820 pour le couvent des Dames du Sacré-Cœur de la Trinité-des-Monts. Pierre, agenouillé aux pieds de Jésus, serre contre lui les clefs du paradis. Représenté de profil sur la droite, il est habillé d’une large cape jaune. Le Christ, au centre de la composition, lève un bras vers le ciel. Il est entouré par les autres apôtres, parmi lesquels saint Jean, facilement reconnaissable grâce à son visage glabre. Le groupe se détache sur un fond de paysage d’inspiration orientale. Les figures projetées au premier plan confèrent à l’œuvre l’impression d’un bas-relief propre à faciliter le travail du graveur.
Comme beaucoup d’artistes de son époque, Félix-Joseph Barrias reçoit des commandes de décors religieux pour les nouvelles églises parisiennes. Pour Notre-Dame-de-Clignancourt, achevée en 1863, il conçoit un programme de cinq peintures illustrant la vie de la Vierge. Dans l’église de la Sainte-Trinité, il réalise en 1864 une immense peinture cintrée qui orne l’entrée du chœur et douze ans plus tard, deux toiles sur le thème de la vie de sainte Geneviève. Son activité de peintre décorateur ne se limite pas aux édifices religieux et Barrias participe à différents chantiers prestigieux tels que ceux de l’hôtel du Louvre ou de la préfecture de Versailles, puis, à la demande de l’architecte Charles Garnier, à celui du nouvel opéra de Paris.