André DEVAMBEZ (1867-1944)
Blanche-Neige et les sept nains, vers 1900-1910
Huile sur panneau
22 x 27 cm
Signé en bas à gauche André – Devambez
Vendu
Malgré une formation et une carrière académique couronnée de tous les honneurs, André Devambez est resté en marge des différents mouvements artistiques de son époque. Fils d’un graveur et imprimeur parisien réputé, le jeune garçon s’intéresse très tôt au travail de son père et l’assiste dans son atelier situé au cinquième étage d’un immeuble donnant sur le boulevard Montmartre. Depuis les fenêtres dominant la rue, André pouvait observer la foule grouillante qui, à cette hauteur de vue, ressemblait à une multitude de gnomes et de nains propre à stimuler son imagination. Fermement décidé à devenir artiste, André Devambez se forme à l’École des Beaux-Arts puis à l’Académie Julian. Ses maîtres sont alors Gabriel Guay, Jules Lefebvre et Benjamin-Constant. En 1890, il remporte le Grand Prix de Rome et part pour quatre années à la villa Médicis. Dès son retour à Paris, il contribue à plusieurs publications telles que Le Rire ou L’Illustration et commence à réaliser de nombreux dessins pour illustrer des livres pour enfants. Sa renommée étant grandissante, il reçoit également ses premières commandes officielles. Ses œuvres, majoritairement de petits formats, sont influencées par les innovations de son temps telles que le cinéma, la photographie et les débuts de l’aviation. Ses cadrages alternativement resserrés ou en vues plongeantes confèrent à ses compositions une grande modernité. Devambez puise le sujet de ses œuvres tant dans la vie contemporaine que dans les univers oniriques qui ont bercé son enfance. Les fées, les sorcières, les ogres et les nains peuplent, fourmillant, ses scènes de rues et ses paysages. Les contes des frères Grimm et de Charles Perrault en particulier sont la source inépuisable d’une multitude de petites toiles et panneaux, où le Petit-Poucet, le Petit Chaperon rouge et le Chat Botté plongent le spectateur dans un monde plus étrange que véritablement féérique. L’histoire de Blanche-Neige et les sept nains n’échappe pas au pinceau de Devambez. Sur une planchette de bois, le peintre passant à l’orée d’une forêt a saisi sur le motif une clairière jonchée de troncs d’arbres laissés là par des bûcherons. D’abord esquissé au crayon sur le revers du support, le tracé d’un bosquet de bouleaux devient paysage puis toile de fond pour accueillir Blanche-Neige et son prince charmant. Le couple réuni, destiné à vivre heureux et à avoir beaucoup d’enfants, est entouré par les sept nains. Ces gnomes espiègles et informes, figures récurrentes dans l’œuvre de Devambez, sont ici tout juste esquissés par quelques taches de peinture ocre, rouge et noire. André Devambez enseigne le dessin à l’Académie Julian puis à l’École des Beaux-Arts et devient membre de l’Institut en 1930. Son œuvre la plus célèbre, La Charge, peinte en 1902, est aujourd’hui conservée au Musée d’Orsay.