Achille BENOUVILLE (1815-1891)
Cerbaro Roma, 1865
Aquarelle
22,6 x 33,3 cm
Titré en bas à droite Cerbaro, Roma Janv 1865
Cachet Achille Benouville au revers (L.228b)
Vendu
Les fratries d’artistes sont nombreuses au XIXe siècle. Achille et Léon Benouville, nés respectivement en 1815 et 1821, fréquentent ensemble l’atelier d’Édouard Picot et remportent tous les deux le Prix de Rome la même année : l’aîné pour le paysage historique et le cadet pour la peinture d’histoire. Débute alors pour eux le célèbre voyage des lauréats en Italie. Si à la fin de leur pensionnat à la villa Médicis Léon rentre en France pour mener une carrière officielle, Achille ne quitte pratiquement jamais l’Italie pendant les vingt-cinq années qui vont suivre. Même absent, il expose régulièrement ses toiles aux Salons parisiens avec quelques périodes d’interruptions comme entre 1855 et 1863. Hormis quelques portraits, la production d’Achille est entièrement consacrée aux paysages, d’abord dans la région parisienne autour de Compiègne et de Fontainebleau, puis en Italie. Son amitié avec le peintre Jean-Baptiste-Camille Corot qu’il accompagne à Rome en 1843, influence durablement son style. Arpentant la campagne, le peintre réalise une multitude de vues en diversifiant les techniques ; dessins à l’encre ou au crayon souvent in situ, pastels et aquarelles pour des œuvres souvent très abouties et enfin à l’huile.
Datée de janvier 1865 et localisée à Cerbaro Roma, l’œuvre décrit un paysage de carrières abandonnées en pleine campagne. Le décor du premier plan traité à l’aquarelle associe la végétation brunie par le soleil avec la blancheur crayeuse du site. Un berger minuscule qui fait paître ses moutons anime les lieux de manière anecdotique. Benouville suggère les bêtes de la pointe du pinceau par de simples taches de gouache blanche. La ville de Rome reconnaissable au dôme de Saint-Pierre qui culmine à l’horizon se teinte de bleu avec la distance. Cette aquarelle est à rapprocher d’une huile conservée au musée du Louvre et représentant une autre Vue de Saint-Pierre de Rome. Datée de 1866, elle fut réalisée dans le même axe depuis la campagne mais à une moindre distance de la ville. Le jeu chromatique et le découpage des plans restent cependant identiques dans les deux œuvres. Le procédé consistant à représenter le dôme de Saint-Pierre depuis différents sites secondaires est récurrent dans l’œuvre de Benouville comme peuvent en témoigner les titres de plusieurs de ses toiles exposées au Salon.
Suite au décès de son épouse en 1870, Achille Benouville quitte l’Italie avec ses deux jeunes fils. De retour en France, le peintre poursuit sa carrière en exposant régulièrement au Salon jusqu’à sa mort en 1891.