Augustin ENFANTIN (1793-1827)

Vendu

L’Entrée du port de Marseille, 1827
Huile sur papier marouflé sur toile
41,5 x 43 cm

Vendu

Augustin Enfantin grandit au sein d’une famille bourgeoise en pleine période révolutionnaire. Très jeune, il aime déjà dessiner mais son père, banquier, le détourne de toute vocation artistique pour le destiner à une carrière de comptable. Suite à son enrôlement dans l’armée napoléonienne, il se rend en Espagne. De retour à Paris, Enfantin peut enfin intégrer, selon ses désirs, l’atelier du peintre paysagiste Jean-Victor Bertin. Parmi les premiers, il vient dessiner et peindre sur le motif dans la forêt de Fontainebleau. Ses huiles sur papier, modestes dans leurs formats mais ambitieuses dans leurs choix de composition témoignent encore de son talent précoce. Au début des années 1820, il se lie d’amitié avec le baron Taylor et participe à l’illustration des Voyages pittoresques, avant de parcourir la France et l’Europe en quête de nouveaux motifs, visitant la Normandie, la Suisse, le Dauphiné, l’Auvergne et l’Angleterre. Accompagné de son ami Charles Cicéri, Enfantin découvre en 1827 la Provence et Marseille, point de départ pour l’Italie où se trouvent déjà les peintres Jean-Baptiste Corot et Théodore Caruelle d’Aligny. Au lever du soleil, installé en contrebas des remparts du fort Saint-Nicolas, le peintre représente le Vieux-Port en regardant vers la ville. Travaillant sur le motif, à l’huile sur papier, il traite l’étendue d’eau retenue tel un miroir où se reflètent les tons rose et ocrés du ciel matinal. Assis dans une barque, à quelques mètres de lui, un homme à la peau sombre semble attendre, immobile. Les lointaines collines et les façades des maisons bordant le port découpent l’arrière-plan alors que, longeant les quais, les bateaux de pêche ou de commerce, grands ou petits, rythment de leurs mâts élancés cette calme composition. Nous ne savons pas combien de temps Augustin Enfantin resta en Provence. Seul un dessin daté et localisé témoigne, en plus de cette peinture, de son bref séjour marseillais au printemps 1827. Dès la fin du mois de juin, le peintre est en Italie. Il travaille alors sans relâche, comme pressé par la fièvre contractée pendant son voyage. Le 15 octobre, près de Naples, Enfantin meurt des suites de la maladie laissant son œuvre inachevé à la postérité. Moins d’un mois après sa mort, plusieurs œuvres du peintre sont exposées au Salon qui vient d’ouvrir ses portes. En plus d’un ensemble de dessins et d’une vue de Fontainebleau, le peintre avait envoyé l’un de ses sujets napolitains tout juste achevé. Cette Vue du mont Pausilippe put témoigner officiellement du talent de feu Augustin Enfantin pour la première et la dernière fois.