Jean-Gabriel FALAMPIN (1803-1860)
Le Louvre et la Seine depuis les quais, vers 1835-40
Aquarelle
11,2 x 24,5 cm
Signé en bas à gauche G. Falampin
Vendu
Jean-Gabriel Falampin, dont le nom est parfois orthographié « Falempin », est un avocat et homme de presse actif au milieu du XIXe siècle. Il débute comme clerc de notaire chez maître Defresne avant d’ouvrir son cabinet d’avocat au 348 bis rue Saint-Honoré à Paris. Ami fidèle du caricaturiste Jean-Jacques Grandville depuis leur jeunesse, il fréquente les cercles culturels parisiens et participe à plusieurs sociétés artistiques. Il fait la connaissance de George Sand et se charge des affaires de la femme de lettres à partir de 1841. Un an plus tard, il fonde avec Jean-Baptiste-Alexandre Paulin le journal L’Illustration en se réservant plus précisément la partie artistique. La riche correspondance de George Sand nous apprend qu’il avait de nombreux défauts et que de toute évidence il gé- rait mieux ses propres affaires que celles de sa cliente et amie. Dans une lettre adressée à Alexandre Dumas fils en 1850, elle se sent obligée de s’excuser du nom même de son avoué : « ayez l’obligeance de faire porter le paquet bien cacheté, chez M Falampin (Pardon pour le nom, ce n’est pas moi qui l’ai donné au baptême à ce brave homme) ». À l’époque, ce patronyme qui était vraisemblablement ridicule, renvoyait à plusieurs vaudevilles et pièces de boulevard. C’était le cas du rôle joué par Alcide Tousez dans Les Baigneuses en 1833, où son interprétation grotesque du garde forestier « Falampin » était encore présente dans les mémoires. Ce nom est également associé au titre d’un roman de Louis Reybaud paru en 1845 : César Falempin. Dans son texte, l’auteur se moque des « feuilletons à la vapeur », procédé de publication par épisodes dont Balzac et surtout Dumas abusaient. Destinées au fils de ce dernier, les excuses de Sand tenaient du trait d’humour. Gabriel Falampin n’a pas laissé de trace dans l’histoire comme artiste malgré ses amitiés célèbres. Cette aquarelle de très belle qualité ne peut être cependant l’œuvre d’un complet amateur. Le Louvre et la Seine, vus depuis les quais de la rive gauche, sont représentés dans l’état où ils étaient peu avant 1840. Plusieurs péniches ou bateaux-lavoirs sont amarrés au premier plan. La grève, sur la rive opposée, n’est pas encore aménagée et plantée d’arbres telle qu’on peut la voir sur une photographie de Daguerre datant du début des années 1840. Seule production connue et signée de la main de Falampin, cette œuvre reprend les codes de l’aquarelle romantique et peut être rapprochée de certaines vues de Paris par Eugène Delacroix, Richard Parkes Bonington ou Paul Huet.