Théodore CARUELLE D’ALIGNY (1798-1871)
Nymphes au bain, vers 1848
Huile sur toile
43,5 x 40,5 cm
Signé en bas à droite Th Aligny
Vendu
Théodore Caruelle d’Aligny est né dans la Nièvre où il réside jusqu’à l’âge de onze ans avant de s’installer avec sa famille à Paris. Il reçoit ses premières leçons du peintre paysagiste Louis-Étienne Watelet qui l’incite à travailler sur le motif. Pour parfaire sa formation, il intègre l’atelier de Jean-Baptiste Regnault, peintre d’histoire. Fort de ce double apprentissage, il participe pour la première fois au Salon en 1822 et présente un Daphnis et Chloé. La même année, Caruelle commence à fréquenter Jean-Baptiste Corot, rencontre qui sera déterminante pour la carrière des deux peintres. En 1824, il entreprend seul le voyage en Italie, rejoint un an plus tard par son ami. Après un séjour de trois années durant lesquelles il a tracé sans relâche tous les paysages croisés sur son chemin, il découvre à son retour en France le potentiel du site de Barbizon dont on connaît la destinée. Il dessine dès lors au crayon et à l’encre les paysages de la forêt de Fontainebleau qui lui rappellent tant l’Italie. Peu à peu, il obtient une véritable reconnaissance en participant régulièrement au Salon. Surnommé par certains critiques de l’époque « l’Ingres du paysage » il reçoit plusieurs commandes officielles.
Les Nymphes au bain sont caractéristiques de l’art de Caruelle d’Aligny dans sa période de maturité. Trois jeunes femmes couronnées de fleurs sont étendues sur les bords d’une source, alors qu’une quatrième se baigne tout en se coiffant. Les arbres accrochés aux rochers dominent la composition et forment une arche qui apporte ombre et fraîcheur aux jeunes nymphes. À l’arrière-plan, un palais à l’architecture classique se développe, prolongé par une grande terrasse, et se détache sur un fond de ciel jauni par la chaleur du soleil levant. Cet ensemble architectural évoque le souvenir de l’une des belles villas vues par le peintre au cours de son voyage en Italie. Le sujet et la composition sont à rapprocher d’une œuvre exposée par l’artiste au Salon de 1848, sous le titre de Bacchus enfant élevé par les nymphes dans l’île de Naxos, acquise par l’État et déposée au musée des Beaux-Arts de Bordeaux. Une autre toile présentée en 1861, Baigneuses, Souvenir des bords de l’Anio, Tivoli est aujourd’hui conservée au Cleveland Museum of Art, elle présente une partie supérieure cintrée dans son encadrement et un premier plan composé de nymphes se baignant, suivant le même principe général que les Nymphes au bain.
En 1860, Théodore Caruelle d’Aligny est nommé à la direction de l’école des Beaux-Arts de Lyon à la demande des peintres lyonnais, Orsel et Bonnefond. Au décès du peintre, Corot, son ami de jeunesse, aidera à préparer l’inventaire de son atelier en vue de la vente qui s’est déroulée en mai 1874 à Paris.