Henri-Léopold LÉVY (1840-1904)

Vendu

Tête d’Oriental de profil, vers 1875
Huile sur toile
46 x 38 cm
Signé en bas à droite Henri Lévy

Vendu

Au milieu des années 1870, Henri-Léopold Lévy, sous l’impulsion de son ami le peintre Eugène Fromentin, part à la découverte du Moyen-Orient. Durant son voyage, il esquisse dans ses carnets ou sur quelques toiles non tendues, un grand nombre d’études sur le motif. Sa palette gagne peu à peu en lumière et ses sujets évoluent vers des compositions aux décors et costumes inspirés par l’Orient. Le modèle fier de ce profil à la peau brunie par le soleil porte une fine moustache et baisse la tête vers le sol. Sa chevelure épaisse et noire dépasse d’un linge blanc qui lui couvre l’arrière du crâne. Peint d’un geste ample et rapide sur la toile, la figure se détache sur un fond gris. Les bords irréguliers du premier support nous montrent que l’œuvre fut peinte probablement in situ, hors châssis, avant d’être montée à son retour en France. Ce type d’étude restait souvent dans l’atelier des peintres et leur servait de modèle pour des œuvres composées parfois plusieurs années plus tard.

En 1899, Henri-Léopold Lévy expose au Salon une œuvre dont le sujet illustre l’histoire de Samson et Dalila. Conservée aujourd’hui au Brooklyn Museum de New-York, la toile donne à Samson les traits et la posture de ce modèle oriental esquissé vingt ans plus tôt. Assis, le héros biblique aux cheveux légendaires s’incline vers Dalila. Lévy recouvre l’arrière de sa tête du même drapé blanc prolongé qu’il avait saisi en exécutant le portrait de cet homme oriental. Artiste prolifique, à la fois portraitiste et décorateur, Henri-Léopold Lévy exposa au Salon jusqu’à sa mort en 1904. Il reçut durant sa carrière tous les honneurs et de multiples commandes officielles pour des édifices parisiens tels que le Panthéon ou l’église Saint-Merri, ainsi que des décors pour le palais des ducs de Bourgogne à Dijon. Une grande partie de ses études et dessins est conservée dans le musée de sa ville natale à Nancy.