Guillaume BODINIER (1795-1872)

Rencontre des voyageurs avec un berger, 1846-1857
Aquarelle et crayon sur papier
28,5 x 46,5 cm

Acquisition du musée des beaux-arts d’Angers

Originaire d’Angers, Guillaume Bodinier fut l’élève de Pierre-Narcisse Guérin à l’École des Beaux-Arts de Paris. Il entra dans son atelier en 1815 et put y fréquenter la nouvelle génération des peintres romantiques tels que Géricault, Delacroix et Léon Cogniet. Après deux échecs au concours du Prix de Rome, il partit en Italie par ses propres moyens pour suivre son maître qui venait d’être nommé directeur de la Villa Médicis. L’Italie a profondé- ment marqué son travail de même que sa rencontre avec Corot. Il s’intéresse tant aux paysages de Rome et du sud de la péninsule qu’aux habitants, qu’il peint dans leurs activités et costumes traditionnels avec une précision du détail presque ethnographique.

Le musée d’Angers possède une importante collection d’œuvres de l’artiste dont un grand tableau titré Rencontre des voyageurs avec un berger. Si l’idée de ce sujet semble remonter aux dernières années de son séjour en Italie vers 1846, nous savons qu’il attendit le Salon de 1857 pour exposer le tableau définitif sous le titre de Repos des voyageurs et berger. Le fonds Bodinier contient plusieurs études préparatoires pour cette œuvre. L’une d’entre elles, représentant la figure du berger, est datée de 1846.

La grande aquarelle représentant un berger italien et une famille de voyageurs sur fond de paysage est l’une des dernières étapes préparatoires pour le tableau, comme l’atteste la présence de la mise au carreau clairement visible. Malgré son caractère inachevé, qui concentre l’aquarellage sur les deux personnages principaux, nous pouvons voir que l’artiste modifia certains éléments au moment de l’agrandissement. Le chien couché aux pieds du voyageur disparaîtra, et l’arbre qui ferme la partie supérieure de l’œuvre par une composition en arche sera réduit pour laisser une plus large place au ciel. La femme dormant avec son enfant est ici à peine esquissée, de même que les arbres. Souvenir nostalgique et évanescent d’une Italie quittée depuis plus de onze années, cette œuvre est empreinte d’une sérénité toute arcadienne.

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