Simon Louis GUÉRIN (1812-1850)

Épisode de la destruction d’Herculanum par la première éruption du Vésuve, vers 1841
Huile sur toile
32,5 × 41 cm
Signé en bas au centre Simon Guérin
Provenance : collection particulière, Belgique
Œuvre en rapport : Simon Guérin, Épisode de la destruction d’Herculanum par la première éruption du Vésuve [Paris, Salon de 1841 ; Lyon, salon de 1841-1842], huile sur toile, 221 × 295 cm, Narbonne, palais-musée des Archevêques
Simon Guérin naît le 18 février 1812 à Boussu dans la province de Hainaut en Belgique. Élève de Gros à l’École des beaux-arts à partir de 1833, il décide, après la mort de son maître en 1835, de partir pour l’Italie. Accompagné de son ami d’atelier, le peintre Louis Félix Leullier, il visite la péninsule durant plus de trois ans. Après un séjour à Rome, l’artiste se rend probablement à Naples où il peut visiter les ruines de Pompéi et d’Herculanum. De retour à Paris en 1839, il prend un atelier rue Notre-Dame-des-Champs et fait ses débuts au Salon en exposant une Apothéose de Mozart. Pour le Salon de 1841, l’artiste travaille de nouveau sur un sujet lié à Mozart avec une toile illustrant la Dernière scène de Don Juan, reproduite par la lithographie dans le journal L’Artiste.
La même année Simon Guérin présente également une toile d’envergure (221 × 295 cm) titrée Épisode de la destruction d’Herculanum par la première éruption du Vésuve. L’œuvre qui illustre la célèbre catastrophe survenue près de Naples en l’an 79 est fortement inspirée par Le Dernier Jour de Pompéi, toile monumentale exposée par Karl Brioullov (1799-1852) au Salon de 1834 et que le jeune artiste a pu voir avant son départ pour l’Italie. L’esquisse préparatoire de Guérin atteste de cette relation. La composition, divisée en deux par la diagonale, montre dans la partie inférieure une multitude de figures, vivantes ou mortes, éplorées ou cherchant à fuir par désespoir. Au sommet de cette montagne humaine, un prêtre couronné de lauriers tend les bras vers le ciel pour en appeler aux dieux. La partie supérieure, rapidement esquissée, entièrement peinte en rouge et noir pour évoquer les flammes et les fumées épaisses du brasier, tente de restituer l’impression de chaos. L’œuvre définitive suscite de nombreux commentaires lors de son exposition. Les critiques reconnaissent le mérite du jeune artiste et si certains reprochent à la toile son aspect trop esquissé, d’autres la jugent remarquable. Gabriel Laviron, dans Salon de 1841, salue la fidélité de l’auteur au témoignage de Pline le Jeune et va même jusqu’à préférer l’œuvre de Guérin à celle de Brioullov.
Sitôt la toile décrochée des cimaises, certaines gazettes annoncent son acquisition par le ministre de l’Intérieur, Charles Marie Tanneguy Duchâtel, et l’intention de celui-ci d’offrir l’œuvre à la ville de Valenciennes. Il faut croire que l’information était erronée ou que la ville du Nord refusa cet imposant présent, car la toile n’y parvint jamais. Elle fut finalement déposée en 1843 au musée de Narbonne où elle se trouve encore aujourd’hui, roulée dans les réserves et inaccessible. Simon Guérin poursuivit ses participations au Salon les quatre années suivantes, mais cessa ses envois après 1845. Les informations manquent sur le peu de temps qui sépare cette dernière exposition de son décès prématuré en 1850 à l’âge de trente-huit ans.
