Anne Xavier LEPRINCE (1799-1826)

Vendu

Marcheur dans un sous-bois, vers 1820
Huile sur papier marouflé sur toile
33,7 × 25,7 cm
Au verso, marque Moyon, Paris 
Sur le châssis, étiquette annotée 90

Vendu

Anne Xavier Leprince, communément appelé Auguste Xavier par erreur, naît le 28 août 1799 à Paris. Il le fils d’Anne Pierre Leprince, un peintre et lithographe auprès duquel il se forme très tôt à l’art du dessin. Ses premières œuvres abouties, réalisées entre 1816 et 1819, représentent surtout des paysages ruraux animés de bétail, dans l’esprit des maîtres hollandais du xviiie siècle. À ses débuts au Salon, en 1819, Leprince expose six peintures de paysage et reçoit une première médaille. Très rapidement, le jeune artiste est soutenu par le collectionneur et archéologue Alexandre Du Sommerard et par la duchesse de Berry. Les toiles qu’il présente en 1822 et 1823 lui assurent une grande renommée et font écrire au critique Féréol Bonnemaison que « sa carrière est désormais glorieusement ouverte devant lui ». Alors qu’il est encore très jeune et fort de son succès, Xavier Leprince ouvre un atelier à Paris dans lequel, outre ses deux jeunes frères, Robert Léopold et Pierre Gustave, il a notamment pour élèves Eugène Le Poittevin et Nicolas Alexandre Barbier.

Une dizaine de carnets à dessins conservés au musée du Louvre permettent de suivre Leprince dans ses différents voyages. En compagnie de son frère Robert Léopold, il parcourt la France en quête de motifs et découvre la Picardie en passant par Crépy-en-Valois et Pierrefonds, les alentours de Montmorency, d’Écouen, et de Provins. Dès les premières années de son apprentissage, le peintre se rend dans la forêt de Fontainebleau pour travailler directement d’après nature. Là, il dessine ou peint à l’huile sur papier les rochers et les arbres qui attireront plus tard, en nombre, les peintres de l’école de Barbizon. L’une de ces études représente deux arbres aux troncs courbés savamment détaillés. Le plus massif à l’écorce blanchie semble danser avec le second, plus frêle et envahi par le lierre grimpant. La composition, au cadrage serré, tronque les cimes. Le fond présente un ciel laiteux sur lequel se détache le feuillage d’un vert argenté. Sur la gauche, un marcheur, balluchon sur l’épaule, remonte le sentier et s’apprête à quitter la scène sans un regard. L’artiste aborde son étude comme un double portrait, dans lequel les deux arbres palpitent de vie dans leur immobilité. 

Travailleur acharné, Xavier Leprince ne ménage pas ses efforts pour répondre aux nombreuses commandes qu’il reçoit et, en 1826, épuisé, il tombe malade, probablement de la tuberculose. Comme son état ne s’améliore pas, le peintre gagne Nice pour se reposer, mais la maladie finit par l’emporter et il s’éteint le 26 décembre à l’âge de vingt-sept ans. Quelques mois plus tard, en mars 1827, une vente de son fonds d’atelier est organisée à Paris. Plusieurs centaines d’œuvres y sont dispersées : études, toiles abouties, dessins et carnets. La liste détaillée montre l’importance que donnait l’artiste à l’étude sur le motif et aux arbres en particulier.