Auguste VINCHON (1789-1855)

Jeanne d’Arc sur les murs d’Orléans, esquisse, 1824
Huile sur toile
33 x 24 cm

Vendu au Musée des Beaux-Arts d’Orléans

Auguste Vinchon fut l’élève de l’artiste italien Gioacchino Serangelli, lui-même élève de David. Il participe au concours du Prix de Rome et obtient le grand prix en 1814. À son retour d’Italie, il reçoit un grand nombre de commandes et est chargé de peindre des fresques dans la chapelle Sainte-Jeanne-d’Arc (anciennement dédiée à Saint-Maurice) de l’église Saint-Sulpice à Paris. Vinchon comme Abel de Pujol travailla également au Louvre, dans la neuvième salle du musée Charles-X. C’est pour cette salle qu’Ingres conçu l’Apothéose d’Homère. Vinchon et Nicolas Gosse furent chargés de peindre, en grisailles, des bas-reliefs en trompe-l’œil, en dessous des voussures dessinées également par Ingres.

Au Salon de 1824, Vinchon expose deux œuvres de grand format : La Mort de Comala et Jeanne d’Arc blessée sur les murs d’Orléans n°1735. Ce second tableau est signalé par Charles Paul Landon dans les Annales du musée et de l’école moderne des Beaux-Arts de 1824, même si ce dernier ne lui consacre pas une notice en propre. Le tableau, de très grande dimension, (3,36 m sur 2,80 m) est acheté par l’État pour le musée d’Orléans qui sera inauguré l’année suivante, en 1825. Le tableau est ainsi décrit comme suit dans le guide explicatif des collections du musée en 1828 : Jeanne d’Arc blessée d’une flèche qui lui traverse l’épaule, mais ranimée par la prière, est encore trop faible pour avoir repris toute son armure ; cependant elle attaque le fort des Tournelles occupé par les anglais, parvient au sommet et s’en empare ; l’ennemi fuit devant sa bannière et le lève le siège d’Orléans.

Cette notice est complétée en 1876, dans la nouvelle édition du catalogue des collections du musée : Coiffée d’une toque en velours noir ornée de plumes blanches, Jeanne est vêtue d’une jupe rouge a effilés dorés. Elle tient de la main gauche un étendard fleurdelisé sur lequel on lit le mot : Jhesus. À droite, un soldat a été tué par une flèche.

L’œuvre fut conservée et exposée au musée des Beaux-Arts d’Orléans, jusqu’à sa destruction pendant l’incendie de l’Hôtel de Ville, causé par un bombardement au début de la Seconde Guerre mondiale. L’ensemble des documents rattachés à cette œuvre, semble avoir été détruit à la même occasion. Cette petite esquisse est donc probablement le dernier témoignage permettant d’imaginer l’œuvre exposée au Salon de 1824.