Hippolyte Jean Raymond LAZERGES (1817-1887)

Vendu

Christ aux liens, 1851
Huile sur toile
35 × 26 cm
Signé en bas à gauche H. Lazerges
Localisé et daté en bas à droite Paris 1851 –

Vendu

Hippolyte Lazerges, fils d’un boulanger de Narbonne, passe son enfance dans le sud de la France. Son goût pour les arts est déjà présent lorsqu’à treize ans il suit son père qui s’installe à Alger. Durant les huit années suivantes, le jeune homme, qui assiste à la conquête de l’Algérie par l’armée française, s’exerce au dessin. En 1838, contraint de se soumettre à la conscription, il revient en France avant d’être rapidement libéré de ses obligations militaires. Malgré l’insistance de son père, il refuse de rentrer en Algérie, bien décidé à devenir peintre. À cette fin, il entre à Paris dans l’atelier du sculpteur David d’Angers avant de rejoindre celui du peintre François Bouchot. Dès 1840, Lazerges envoie un portrait au Salon, puis poursuit ses participations, principalement avec des œuvres d’inspiration religieuse. Si l’artiste connaît une certaine reconnaissance critique, ses toiles se vendent alors difficilement. 

Au cours des années 1850, en parallèle de son travail sur de grands tableaux commandés par l’État pour des églises, Lazerges multiplie les toiles de petits formats représentant des épisodes de la vie de la Vierge ou de celle du Christ. Ces œuvres de piété, souvent dramatiques, jouent régulièrement de puissants effets de clair-obscur : des figures soignées, centrées dans la composition, se détachent sur des fonds sombres, presque dépourvus de décor. Il en est ainsi du Christ aux liens peint en 1851. Jésus, attaché par des cordes à une colonne de marbre tronquée, est vêtu d’un drapé rouge qui laisse visible son torse dénudé. Coiffé de la couronne d’épines, il lève vers le ciel un regard implorant. Le sujet sera repris par l’auteur pour une grande toile (199 × 137 cm) exposée au Salon de 1867 et acquise par l’État pour le musée des Augustins de Toulouse. 

À partir de 1861, diversifiant ses sujets, l’artiste commence à exposer des œuvres d’inspiration orientale. Malgré un certain succès dans ce genre particulier et des commandes régulières de l’État, Lazerges, lourdement endetté, doit organiser plusieurs ventes aux enchères de ses œuvres pour faire face à ses créanciers. En 1861, affaibli par des problèmes de santé, il décide de retourner en Algérie avec sa famille, sans pour autant cesser de participer au Salon. Son fils, Paul, suit la vocation paternelle et expose également à partir de 1867. Jusqu’à sa mort vingt ans plus tard, le peintre ne cesse jamais de travailler, présentant aux côtés de son fils des toiles inspirées par l’Algérie. Ses œuvres sont visibles dans plusieurs musées français, dont celui de Narbonne, sa ville natale, mais également dans de nombreuses églises, notamment à Orléans. Après 1894, Paul fera précéder son prénom d’usage par ceux de son père, s’inscrivant désormais dans les registres du Salon sous le nom de Jean-Hippolyte Paul Lazerges.