Camille Marie Joseph SAGLIO (1804-1889)

Paysage italien, 1842
Huile sur toile marouflée sur toile
18,7 × 31,5 cm
Annoté et daté en bas à gauche [non déchiffré] 4 mars 1842 ; sur le châssis Saglio
Vendu
Camille Saglio naît le 4 septembre 1804 à Strasbourg au sein d’une famille de la grande bourgeoisie. Son père, d’origine lombarde, ancien officier des armées révolutionnaires qui fit fortune dans le négoce, destine ses fils à des carrières dans l’industrie. Devenu adulte, Camille accompagne ses frères Charles et Jules dans la région du Havre pour prendre la tête de deux raffineries de sucre à Harfleur et Ingouville. Au milieu des années 1830, souhaitant échapper à une destinée toute tracée, il part pour l’Allemagne d’où sa mère est originaire, afin de se former à la peinture dans l’atelier de Wilhelm Schirmer à l’Académie de Düsseldorf. En 1836, Saglio s’établit à Paris et se lie avec le peintre romantique Camille Roqueplan auprès duquel il achève son apprentissage. Il participe pour la première fois au Salon en 1839 avec trois toiles représentant des paysages : une Vue prise au Tréport en Normandie,une Vue des bords de la Seine (environs de Caudebec) et une Vue prise dans l’Oberland, effet de brouillard (Suisse). Après trois nouveaux envois au Salon de l’année suivante, toujours des paysages, le peintre se met en route pour l’Italie.
Arrivé dans le courant de l’année 1840, Saglio parcourt la péninsule en quête de motifs et peint régulièrement en plein air. Le 4 mars 1842, il installe son chevalet à l’écart d’un sentier, probablement dans la région de Civita Castellana. Son attention est retenue par un relief de roche couvert d’une végétation mousseuse, au pied duquel un sol rougeâtre baigné par les pluies de la fin de l’hiver se teinte d’un vert qui bientôt jaunira sous les assauts du soleil. D’un geste large, avec une pâte épaisse, il esquisse à l’arrière-plan le ciel traversé par les nuages. De retour en France en 1843, Saglio expose au Salon une toile inspirée par son voyage, titrée Vue prise aux environs de Civita-Castellana (Italie), qui est acquise par l’État puis déposée au musée Rolin d’Autun. À cette occasion il présente également une Vue de l’Aricia, près de Rome. Ces deux œuvres inscrivent le peintre dans la tradition persistante du paysage classique tel que théorisé et illustré par Valenciennes et Bertin au début du siècle. Sa manière est à rapprocher de celle des peintres Achille Benouville et Alfred de Curzon, ses contemporains.
Les titres de ses œuvres exposées aux différents salons jusqu’en 1875 témoignent des nombreux voyages de l’artiste, en France en Suisse et en Italie. Médaillé en 1846, Saglio fait graver plusieurs de ses compositions en vue de leur diffusion. Marié en secondes noces avec sa cousine Thérèse Alexandrine Joséphine Paravey (1810-1884), le peintre a cinq enfants, trois garçons et deux filles. L’une d’elles, Amélie (1838-1889), épousera en 1860 le peintre et ami de son père Alfred de Curzon. Camille Saglio décède à Paris en 1889 à l’âge de quatre-vingt-cinq ans. Son œuvre, peu à peu tombé dans l’oubli, mériterait aujourd’hui une étude approfondie.
