Philippe CHAPERON (1848-1934)

Vendu

L’Orient Express, 1892
Aquarelle, gouache, mine graphite, plume et encre sur papier 
À vue 27,2 × 14,3 cm
Signé, légendé et daté en bas Ph. Chaperon/express orient 1892 mai

Issu d’un milieu modeste, Philippe Chaperon grandit à Paris. Après des études secondaires, il s’inscrit à l’École des beaux-arts dans la classe d’architecture de Victor Baltard. En 1842, sa formation terminée, Chaperon entre dans l’atelier de Charles Ciceri, le directeur des décors de l’Opéra, situé rue Le Peletier. Il collabore dans cette institution avec d’autres artistes, tels que Charles Séchan, Édouard Desplechin, Jules Diéterle ou Auguste Rubé. Après un voyage en Espagne à la fin des années 1840, Chaperon crée avec Rubé un atelier indépendant. Parallèlement à ses activités de décorateur de théâtre, l’artiste participe au Salon où il expose des peintures de chevalet marquées par sa formation d’architecte. Il réalise également des peintures décoratives pour des églises ou des hôtels particuliers et reçoit des commandes pour le palais des Tuileries et l’hôtel de ville de Paris. En association avec Rubé, il devient l’un des plus prolifiques décorateurs de théâtre et d’opéra de la seconde moitié du xixe siècle. 

Vendu

Le 7 mai 1892 ouvre à Vienne la première Exposition internationale de musique et de théâtre. Chaperon, en tant que décorateur, souhaite évidemment assister à l’inauguration de cet événement sans précédent. Pour se rendre sur place, l’artiste emprunte le prestigieux Orient-Express, moyen de locomotion devenu depuis mythique et qui relie alors Paris à Constantinople en seulement deux semaines et dans les conditions les plus luxueuses. Inauguré en 1883, sous le nom d’Express d’Orient, le train, qui fait halte à Vienne, est doté des équipements les plus modernes et permet à Chaperon de voyager jusqu’en Autriche dans le plus grand confort. Au cours du trajet, l’artiste, assis à l’arrière d’un wagon, a saisi sa boîte d’aquarelle afin de fixer sur le papier la silhouette d’un passager admirant le paysage. L’homme, coiffé d’un chapeau noir, se tient à une barre de cuivre pour se garder du danger de la vitesse tout en profitant du panorama. Vue d’un point très en hauteur, on aperçoit au loin la cime de montagnes enneigées. De façon habile, le cadrage choisi montre à la fois certains détails des aménagements intérieurs et certains autres, purement techniques, d’un pont ouvert entre deux wagons. Après avoir resserré son motif par un trait d’encre, Chaperon ajoute à droite, dans la marge, la figure d’un contrôleur croquée de la pointe de sa plume. 

À Vienne, Philippe Chaperon visite l’exposition durant laquelle il réalise au moins un dessin aquarellé. Légendée     « Souvenir de Vienne » et dédicacée au baron Othon de Bourgoing, la feuille représente l’un des halls sous le dôme monumental de la Rotonde, ancien pavillon de l’Exposition universelle de 1873 construit dans le style éclectique. La manifestation, qui dura jusqu’au 9 octobre 1892, reçut, outre Chaperon, plus d’un million de visiteurs.