Jules DIDIER (1831-1914)

Vendu

Parc de la Villa Médicis, 1860
Aquarelle et gouache sur papier
21,2 × 29 cm
Signé, localisé et daté en bas à droite J. DIDIER/ROME 1860

Vendu

Nous ne savons rien de la jeunesse de Jules Didier avant son entrée à l’École des beaux-arts de Paris en 1852. Sa participation au Salon, dès l’année suivante, nous permet de penser qu’il avait reçu une solide formation avant son admission. Durant ses cinq années passées à l’École, Didier fréquente l’atelier de Léon Cogniet, mais se perfectionne dans l’art du paysage auprès du peintre Jules Laurens. Lauréat du prix de Rome de paysage historique en 1857 avec une toile illustrant le thème de Jésus et la Samaritaine, Didier se prépare à partir pour l’Italie. Cette année-là, Charles Sellier, autre élève de Cogniet, remporte le grand prix de peinture d’histoire. Arrivé à Rome en 1858, Didier se place sous la direction de Jean Victor Schnetz qui effectue son second mandat à la tête de la Villa Médicis. Déjà sur place, les peintres Jules Élie Delaunay, Auguste Clément et Félix Giacomotti lui réservent un bon accueil. Un an plus tard, ils sont rejoints par Jean-Jacques Henner avec qui Didier se lie d’une amitié sincère. Entre deux voyages dans les campagnes environnantes et leurs séances d’atelier, les pensionnaires peuvent profiter du calme des jardins. 

Ancienne demeure de villégiature du cardinal Ferdinand de Médicis au xvie siècle, la villa est entourée d’un jardin de sept hectares bordés d’un côté par les murailles d’Aurélien et de l’autre par un belvédère surplombant la ville. La façade orientale possède une loggia ouverte sur la piazzale, vaste esplanade aménagée en jardin à la française qui prolonge l’axe du bâtiment, marqué au centre par une fontaine ornée de quatre dauphins. Jules Didier, comme de nombreux autres artistes avant et après lui, s’installe face à elle, tourne le dos à la façade et fixe sur une aquarelle le jardin en 1860. À cette date, la fontaine est surmontée d’une Vénus en marbre nouvellement installée. Effectivement, celle-ci était absente quelques années plus tôt comme le montre une vue au cadrage presque identique, tracée en 1837 par Eugène Viollet-le-Duc. Placée sur la gauche, tournant le dos aux fossés qui délimitent la villa au nord-est, l’immense sculpture antique représentant la déesse Roma termine la perspective. Sur l’aquarelle de Didier, elle est dominée par les majestueux pins parasols qu’Ingres fit planter lorsqu’il était directeur entre 1835 et 1841. 

De retour en France après son pensionnat, Jules Didier participe régulièrement au Salon en exposant des paysages inspirés par l’Italie et reçoit plusieurs récompenses. Au cours du xxsiècle, les jardins de la Villa Médicis et la fontaine aux quatre dauphins connaissent de profonds remaniements. En 1974, sur décision du peintre Balthus, la vénus est remplacée par un obélisque moulé d’après l’original égyptien de plus de six mètres acquis par Ferdinand de Médicis au xvie siècle pour la villa et déplacé au xviiie siècle dans les jardins de Boboli à Florence.