Joseph BLANC (1846-1904)

Vendu

Guerrier antique assis, vers 1868
Pierre noire et encre sur papier beige
21,9 × 29,5 cm
Provenance : partie d’un ensemble d’œuvres de jeunesse de l’artiste

Vendu

Inscrit à l’École des beaux-arts à partir de 1862, Joseph Blanc y est l’élève d’Émile Bin puis d’Alexandre Cabanel. Dès 1864, il participe au Salon avec une toile intitulée La Première Faute, sur le thème du péché originel. L’année suivante, il atteint la phase finale du concours pour le prix de Rome, mais échoue. En 1866, il termine second, puis est enfin vainqueur en 1867 sur le sujet du Meurtre de Laïus par Œdipe. Cette composition, qui mêle corps nus aux musculatures noueuses et chevaux, le fait déjà qualifier de néo-maniériste et préfigure La Bataille de Tolbiac qu’il peindra pour les décors du Panthéon. Pensionnaire de l’Académie de France à la Villa Médicis, l’artiste peut découvrir Michel-Ange et les peintres du xvie siècle italien dont l’influence marquera l’ensemble de son œuvre.

Durant son séjour romain, Joseph Blanc, comme tous les pensionnaires, doit se plier à certaines obligations scolaires : exécuter des copies d’après les maîtres, peindre d’après le modèle vivant et travailler à des compositions inspirées par l’histoire ancienne ou biblique. Pour ce dernier exercice, Blanc fait de nombreuses esquisses et études. Un dessin, retrouvé parmi un ensemble d’œuvres de sa jeunesse datant de la période romaine, représente un guerrier antique assis sur des marches. Coiffé d’un casque d’inspiration grecque, le soldat, en armure légère, porte une lance et un bouclier. Son corps, à la posture maniérée sur le modèle des Ignudi de Michel-Ange, est tracé entièrement au crayon, puis relevé d’encre au niveau de la tête. Possible héros mythologique puisé dans la guerre de Troie, le beau guerrier à la barbe fine semble attendre en regardant vers la gauche la prochaine étape du récit. À notre connaissance, cette figure isolée ne se retrouve dans aucune composition de l’artiste identifiée à ce jour. 

De retour à Paris, auréolé du succès rencontré par son Persée envoyé de Rome en 1870, Joseph Blanc reçoit de nombreuses commandes, dont la plus prestigieuse reste son cycle de peintures pour le Panthéon. Devenu l’un des principaux peintres décorateurs de la IIIe République, il se voit notamment confier la réalisation des cartons pour l’immense frise en céramique qui orne encore aujourd’hui la façade du Grand Palais inauguré pour l’Exposition universelle de 1900.