Jean Charles GESLIN (1814-1887)

Vendu

Le Tempietto del Clitunno, 1843 
Aquarelle et crayon sur papier
25,5 × 19 cm 
Signé du monogramme, daté et localisé en bas à gauche jg. 1843./le Vème/temple de Clitumnus
Annoté au verso, en haut à droite, Temple de Clitum/n 6/87

Vendu

Jean Charles Geslin est admis à l’École des beaux-arts le 9 février 1831 à l’âge de seize ans. Ses premiers professeurs parviennent à convaincre ses parents de l’inscrire en architecture alors qu’il est plus attiré par la peinture. Après avoir fait preuve d’assiduité durant les deux années passées dans l’atelier de l’architecte Félix Callet, il intègre selon ses désirs celui du peintre François Édouard Picot. Tout en poursuivant sa formation, il développe une véritable passion pour l’archéologie et expose pour la première fois au Salon de 1841 un Intérieur de la basilique de Saint-Denis, avant d’abandonner ses études l’année suivante pour se rendre en Italie.

Durant son voyage, Geslin séjourne longuement à Rome où sa passion pour l’archéologie se nourrit de la fréquentation du Forum et des nombreux musées de la ville. Par la suite, l’artiste qui parcourt l’Ombrie doit se rendre à Terni, puis remonter jusqu’à Spolète en se dirigeant vers Assise. À mi-chemin entre Spolète et Foligno, Geslin s’arrête dans la petite commune de Campello sul Clitunno. Ce village, qui doit son nom à la rivière qui le traverse, conserve dans sa campagne, au nord, un étrange petit temple qui attire les visiteurs de passage. Probablement construit sur le site d’un temple païen d’époque romaine dédié aux dieux de la rivière, l’édifice que découvre Geslin est en fait une église paléochrétienne construite au ive siècle avec des éléments hétéroclites datant des périodes antérieures. Érigé sur une butte de terre, il présente une façade constituée de quatre colonnes à chapiteaux corinthiens et d’un entablement qui supportent un fronton triangulaire. L’artiste, brillant aquarelliste, intègre le monument dans son environnement naturel et bâti. En contrebas, un passage couvert en brique relie le tertre à une bâtisse ultérieure toujours présente aujourd’hui. 

Après être revenu quelque temps à Rome, Geslin reprend sa route vers le sud en direction de Naples et Pompéi. Après trois ans de travail acharné, atteint de paludisme, il doit regagner la France pour se soigner. L’artiste rapporte de son périple un grand nombre d’aquarelles et plusieurs peintures qu’il expose au Salon les années suivantes. À Paris, s’il reçoit plusieurs commandes officielles pour des œuvres murales, la plupart sont rapidement annulées suite aux événements de 1848. Sous le Second Empire, reconnu davantage comme savant que comme artiste, il emploie son temps à l’étude de l’archéologie et participe à la mise en place de la collection Campana au Louvre. Ces quelques réalisations, en tant que décorateur, exécutées durant cette période seront malheureusement détruites pendant les incendies des Tuileries et de l’Hôtel de Ville en 1871.