Jean-Baptiste THOMAS (1791-1834)

Vendu

Saint Sébastien, 1817
Encre et gouache blanche sur papier brun
20,8 × 16,9 cm
Signé, localisé et daté en bas à droite thomas/Rome 1817
Sur le montage d’origine Thomas. 1817. Saint Sébastien.

Vendu

Entré à l’âge de quinze ans dans l’atelier de François André Vincent, Antoine Jean-Baptiste Thomas remporte le prix de Rome de peinture d’histoire en 1816 quelques mois à peine avant le décès de son maître. Ce dernier aurait affirmé après le succès de son élève : « Vous, mon ami, êtes le dernier des élèves que j’ai fait. Je puis mourir content. » Pensionnaire à la Villa Médicis la même année, il retrouve sur place les peintres Léon Pallière, Jean Alaux et Édouard Picot. L’année suivante, il est rejoint par Achille Etna Michallon, jeune lauréat du tout nouveau prix de « paysage historique », avec lequel il se lie d’amitié. Ensemble, ils parcourent les campagnes en quête de motifs et fréquentent les établissements romains où ils rencontrent d’autres artistes français non-pensionnaires. Là, Thomas peut échanger avec Jean Victor Schnetz et son ami, le déjà célèbre Théodore Géricault. Ce dernier qui multiplie durant son séjour les dessins à l’encre et à la gouache blanche sur papier brun a une évidente influence sur Thomas dont témoigne une feuille sur le thème de saint Sébastien. 

Daté de 1817, ce dessin représente le saint dénudé, attaché à un arbre et criblé de flèches. Trois anges descendus du ciel dans des nuées prient face à lui tandis qu’un autre lui apporte la palme du martyre. Sébastien, jeune archer romain originaire de Narbonne, aurait vécu, selon la légende, au iiie siècle, sous le règne de Dioclétien. À la fois soldat et chrétien, il fut condamné à mort ; attaché à un poteau, il fut transpercé de flèches. Guéri miraculeusement par des anges, il devait être tué à coups de verges. Thomas a préalablement baigné sa feuille dans l’encre brune pour accueillir le motif de l’arbre et le contour des personnages tracés à l’encre noire. Le travail ample de la gouache blanche lui permet ensuite d’éclairer les figures d’où semble émaner la lumière. Cette technique, régulièrement utilisée durant la Renaissance en Italie et en Allemagne, connaît un regain d’intérêt au début du xixe siècle. 

Après avoir passé moins de deux ans sous la direction de Charles Thévenin, Thomas doit brusquement interrompre son séjour pour des raisons familiales en 1818 et rentre en France. Durant son bref séjour italien, l’artiste réalise un grand nombre de dessins et d’aquarelles illustrant la vie quotidienne romaine. Véritable reportage sur la vie à Rome pendant le pontificat de Pie VII, une partie de cet ensemble (soixante et onze dessins) sera publiée sous forme de recueil lithographique en 1823 par Firmin Didot sous le titre Un an à Rome et dans ses environs. Dès 1819, Thomas participe au Salon où il présente une toile intitulée Jésus-Christ chassant les vendeurs du Temple. Acquise par l’État et toujours en place dans l’église Saint-Roch, l’œuvre remporte un succès critique et populaire. En 1824, lors de la vente après décès de l’atelier de Théodore Géricault, apparaît sous le numéro 46 la mention de plusieurs dessins de la main de Thomas et décrits comme « lavés et rehaussés de blanc ».