Jean-Baptiste ARNOUT (1788-1873)

Le Vieux Pont Marie à Paris, vers 1820
Lavis d’encre et crayon sur papier
23,6 × 31,5 cm
Signé en bas au centre Arnout.
Provenance : partie du fonds d’atelier de l’artiste
Vendu
Originaire de Dijon, Jean-Baptiste Arnout expose pour la première fois au Salon en 1819 deux aquarelles dans la catégorie peinture : la première titrée Vue de l’église Sainte-Geneviève de Paris, ou le Panthéon et la seconde Vue du Panthéon à Rome. Dès cette époque, plusieurs éditeurs de la capitale lui commandent des dessins pour des lithographies représentant des vues de Paris. Réunies le plus souvent en album ou publiées en planches composées de multiples vignettes, les compositions animées d’Arnout participent du goût pour le pittoresque qui se développe sous la Restauration. Au cours de l’année 1820, l’artiste réalise plusieurs dessins illustrant les ponts de Paris qui sont lithographiés par François Séraphin Delpech. Sur ces planches nous pouvons voir, le pont d’Iéna, le pont des Arts ou le pont Louis-XVI (actuel pont de la Concorde), souvent intégrés dans des panoramas élargis et associés à des monuments emblématiques des quais de Seine.
Redécouverts parmi un ensemble d’œuvres inédites de l’artiste, deux grands dessins au lavis d’encre sépia sur traits de crayon représentent deux autres célèbres ponts parisiens : le vieux pont Marie et le vieux pont Saint-Michel. Reconnaissable aux niches vides qui ornent ses piles de pierre blanche, le pont Marie, construit deux siècles plus tôt entre 1614 et 1635, relie la rive droite de la Seine à l’île Saint-Louis. Pour le dessiner, Arnout s’est installé en contrebas sur les berges à l’ombre du quai, près d’un mur ponctué d’anneaux d’amarrage. Cet emplacement lui permet de voir sous les arches l’enfilade des quais, les hautes façades des immeubles et l’amorce du pont suivant. Grâce au lavis d’encre et en usant de la réserve, il parvient à restituer la luminosité d’une journée ensoleillée sur Paris. Trois figures aussi discrètes qu’élégantes traversent le pont et animent la scène : un homme portant un grand chapeau noir et deux femmes qui se protègent du soleil avec des ombrelles. Le second dessin, plus grand mais moins abouti, représente le vieux pont Saint-Michel qui reliait l’île de la Cité à la rive gauche au niveau de la place Saint-Michel. Anciennement loti de trente-deux maisons détruites en 1807, ce pont de pierre à trois piles et quatre arches et comportant deux pentes fut immortalisé par de nombreux artistes dont Camille Corot avant sa destruction complète en 1857. Arnout choisit de se poster sur la berge sous le quai des Orfèvres et regarde en direction de la rive opposée, excluant la façade de Notre-Dame située hors champ sur la gauche. Au centre du pont, sous une lanterne retenue par un câble entre deux mâts, l’artiste a esquissé, de la pointe du crayon, la tête d’un cocher et celle de son cheval.
Tout au long de sa carrière, Jean-Baptiste Arnout dessine assidûment la ville, se faisant le témoin de son évolution architecturale. Après 1830, il se fait aider de son fils, Louis Jules, né en 1814, qui deviendra également peintre et lithographe et exposera au Salon entre 1852 et 1867.