Jean-Baptiste ARNOUT (1788-1873)

Saint Théodose le Cénobiarque prêchant dans un temple à Jérusalem, vers 1820
Lavis d’encre et crayon sur papier
23 × 16,9 cm
Légendé Si quelqu’un ne reçoit pas les quatre conciles œcuméniques,/comme les quatre évangiles, qu’il soit anathème !/St. Théodos le Cenobiarque, a Jerusalem. [sic]
Provenance : partie du fonds d’atelier de l’artiste
Vendu
Né en 1788, Jean-Baptiste Arnout se forme auprès d’Anatole Devosge à l’école des beaux-arts de Dijon avant de s’installer à Paris vers 1815. Dans la capitale, il réside dans le quartier de Saint-Germain, rue Clément, où il a son atelier. À partir de 1819, il commence à exposer au Salon puis entreprend différents voyages en Italie, en Espagne, en Angleterre et jusqu’en Russie. Durant les premières années de sa carrière, il produit un petit nombre de dessins à sujets historiques dont certains ont été gravés et fournit des vues lithographiques pour les imprimeurs Engelmann et Lemercier. Quelques-uns de ces dessins montrent un attrait évident pour les architectures que l’artiste sait restituer avec une infinité de détails.
L’une de ces feuilles représente saint Théodose le Cénobiarque prêchant dans un temple à Jérusalem. Théodose, originaire de Cappadoce, est né vers 424 et effectue son pèlerinage à Jérusalem en 451. Là, il découvre sa vocation monacale et fonde l’un des premiers monastères du désert de Judée en Palestine (actuelle Cisjordanie) où il est rapidement rejoint par plus de quatre cents moines. Arnout choisit de s’attacher à une citation précise selon laquelle Théodose, lors d’une prédication, aurait menacé d’anathème les fidèles ne respectant pas le concile de Chalcédoine. Le saint homme est représenté sur la droite de la composition, juché sur la base d’un pilier et tendant les bras vers la foule. Tracée au crayon et largement relevée au lavis d’encre brune, la scène se déroule dans les travées d’un monument à l’antique. L’architecture austère dans sa partie inférieure laisse place plus haut à des voûtes à caissons ornés et à des décors en bas-reliefs de style néoclassique qui rappellent ceux de l’église Sainte-Geneviève à Paris, motif de son œuvre exposée au Salon de 1819. L’ensemble des figures semble emprunter au vocabulaire de la peinture davidienne à l’image des deux femmes placées en bas à gauche qui évoquent les sœurs des Curiaces dans le célèbre tableau du Serment des Horaces peint en 1785.
Les 10 et 11 février 1830, eut lieu à Paris une importante vente de gravures comprenant dix-sept œuvres de Jean-Baptiste Arnout. Parmi elles, sous le numéro 77 de la vacation, était proposée une lithographie titrée Saint Théodose en prière dans un hermitage souterrain [sic], probable pendant au Théodose prêchant dans un temple dont la gravure n’a pas été identifiée à ce jour.