François Louis FRANÇAIS (1814-1897)

Vendu

Vue de Castel Gandolfo depuis les hauteurs du lac d’Albano, vers 1858
Lavis d’encre et gouache blanche sur papier
45,5 × 30,5 cm
En bas à droite, cachet de la vente de 1898 (Lugt 944)
Provenance : vente Louis Français, atelier et collection particulière, vente après décès, 14-15 mars 1898, Paris, hôtel Drouot [Me Tual]

Vendu

C’est à l’âge de quinze ans que Louis Français, originaire de Plombières-les-Bains, commence sa carrière parisienne en tant que commis libraire. Devenu par la suite illustrateur, chez l’imprimeur Paulin, il collabore avec les frères Johannot, Henri Baron et Célestin Nanteuil à de nombreuses publications romantiques. Vers 1834, il intègre l’atelier de Jean Gigoux et se forme à l’art du paysage tout en fréquentant le village de Barbizon où il rencontre Camille Corot. Depuis ses débuts au Salon de 1837, l’artiste cherche sa voie entre classicisme et modernité. Sur les conseils de Corot devenu son ami, Français part à la découverte de l’Italie en 1846. Il revient de ce voyage, chargé de dessins, d’esquisses et d’aquarelles qui vont lui servir de modèle pour ses peintures durant une dizaine d’années. 

En 1858, lors d’un nouveau séjour italien, Louis Français se rend sur les bords du lac d’Albano. Un dessin, réalisé au crayon et au lavis d’encre rehaussé de gouache, doit dater de ce second voyage, l’assurance du trait paraissant peu compatible avec les œuvres exécutées par Français dans les années 1840. Sur une feuille, prise à la verticale, l’artiste commence par dessiner un arbre et une pousse au premier plan. Leurs feuillages recadrent la composition autour du promontoire sur lequel est construite la citadelle de Castel Gandolfo dominant le lac. Située dans le Latium à une vingtaine de kilomètres de Rome, à l’emplacement de l’antique cité d’Alba Longa, la ville s’est construite autour du château médiéval des Gandolfi, devenu résidence papale. Sur son dessin, Français détaille le profil des bâtiments couronnés au centre par le dôme de la collégiale San Tommaso da Villanova. Le traitement des architectures et des feuillages à la pointe de la plume contraste avec le geste libre du pinceau chargé d’encre utilisé pour évoquer le reste du paysage. Au loin, derrière la cité, une large bande de gouache blanche éclaire la composition. 

Tout au long de sa carrière, Louis Français puise dans ses cartons de voyage pour trouver les motifs d’œuvres nouvelles. En préparant sa participation au Salon de 1881, l’artiste ressort ce dessin réalisé une vingtaine d’années plus tôt au bord du lac d’Albano. Le paysage est alors repris à l’identique pour une toile de grandes dimensions (140 × 120 cm) titrée L’Ave Maria à Castel Gandolfo, près de Rome. La composition connue grâce à sa reproduction gravée dans le Catalogue illustré du Salon de 1881 intègre au premier plan un groupe de figures constitué d’un homme jouant de la zampogna, d’une femme agenouillée et d’un enfant en prière avec un agneau. Une aquarelle, de format identique à celui du dessin et portant la date de 1881 (marché de l’art, 2024), ajoute au groupe principal un chien, une chèvre et plusieurs moutons ainsi que, dans le ciel, un croissant de lune.