Émile LÉVY (1826-1890)

Vendu

Le Jeune Breton, vers 1880
Pastel sur papier marouflé sur toile
36 × 27,5 cm
Signé en bas à droite Em Lévy

Vendu

Né à Paris en 1826, Émile Lévy commence sa formation artistique chez le sculpteur Louis Parfait Merlieux, puis – selon certaines sources – entre en apprentissage à la manufacture des Gobelins. Admis à seize ans à l’École des beaux-arts, ses maîtres, François Édouard Picot et Abel de Pujol, le préparent aux différents concours. Émile Lévy est reçu au Salon dès 1848, où il expose trois portraits peints et un dessin. Lauréat d’un troisième grand prix de Rome en 1854, il part pour l’Italie comme pensionnaire de la Villa Médicis et retrouve sur place d’autres jeunes artistes de l’École parmi lesquels François Chifflart et Félix Henri Giacomotti. De retour à Paris en 1858, l’artiste est médaillé au Salon dès l’année suivante pour sa toile Le Souper libre peinte à Rome comme dernier envoi. L’œuvre est acquise par l’État et Lévy commence à obtenir des commandes privées pour des décors d’hôtels particuliers ou pour des théâtres parisiens. Il accède à la célébrité en 1866 avec sa Mort d’Orphée qui reçoit un très bon accueil public et est achetée par l’État pour le musée du Luxembourg. 

Excellent pastelliste, Émile Lévy multiplie les portraits dans cette technique. Le plus souvent œuvres de commande, ces images fragiles représentent des membres de la bonne société en mesure de s’offrir les services d’un peintre renommé. D’autres, plus intimes, nous montrent les proches de l’artiste, son épouse ou certains de ses amis et quelques fois d’illustres inconnus venus poser à sa demande. Ce dut être le cas pour ce portrait au pastel d’un jeune homme en costume breton. Durant les dernières décennies du xixe siècle, les sujets bretons sont à la mode sur les cimaises du Salon et les artistes peuvent choisir les modèles pour leurs tableaux parmi une population nombreuse d’ouvriers venus de Quimper ou Landernau en quête d’un emploi. Beaucoup d’entre eux, une fois dans la capitale, conservent leurs traditions, leur langue et leurs costumes. Celui qui se tient face au peintre porte son jiletenn, un gilet d’apparat réservé aux grandes occasions. Ce vêtement blanc, brodé à l’encolure de nombreuses petites rangées d’entrelacs à dominante orange, comprend deux rangées de boutons en nacre permettant de le fermer, rabattu sur un côté. Le modèle, qui pose fièrement le menton relevé, regarde vers la droite de ses yeux noisette grands ouverts en pensant peut-être aux rivages de sa terre natale.

Malgré une liste importante d’œuvres exposées aux salons de Paris et de Province, Lévy ne semble pas avoir traité d’autres sujets inspirés par la Bretagne et rien n’indique qu’il y ait voyagé un jour. Couvert de tous les honneurs possibles, le peintre s’éteint à Paris dans son appartement du boulevard Malesherbes en 1890.