Edmond HOYOIS (1882-1981)

Vendu

Portrait d’un chat noir, 1934
Pastel sur papier marouflé sur panneau
35 × 27 cm
Signé en haut à gauche Hoyois Ed
Au verso, contresigné Ed. Hoyois et une carte de visite de l’artiste datée 11-7-34

Vendu

Edmond Hoyois est un artiste aussi mystérieux que ses œuvres peuvent être déroutantes. Les rares mentions le concernant le disent peintre et sculpteur. Nous ne connaissons pourtant de lui que des pastels. Né le 1er avril 1882 à La Couture dans le Pas-de-Calais, il est âgé de trente-deux ans à la déclaration de guerre et prend part au conflit. Médaillé de la croix de guerre en 1918, installé au 45 rue des Poissonniers dans le XVIIIe arrondissement de Paris où il a son atelier, il participe au Salon des artistes anciens combattants. En 1925, il est récompensé à l’Exposition des arts décoratifs et se marie l’année suivante avec Zélie Vivet, une crémière de Montmartre. À cette époque, il n’hésite pas à publier des encarts publicitaires dans les journaux pour proposer ses services. Il se présente alors comme artisan, peintre et sculpteur. En 1929, l’un de ses pastels de chat est exposé au Salon des humoristes sous le titre À beau chat… belle queue. Trois ans plus tard, Hoyois expose au palais Berlitz, boulevard des Italiens, avec l’école de Montmartre. Il lui arrive également de quitter Paris pour voyager en province. C’est le cas en 1934 et 1937, années où il pose son chevalet à Bourges, en plein air. Il attire alors l’attention d’un journaliste de La Dépêche du Berry qui le décrit avec emphase comme un peintre animalier spécialiste des portraits de chats. Ses modèles, presque exclusivement des félins, apparaissent dans son œuvre jusqu’à la monomanie. 

Un pastel, daté de 1934, montre l’un d’eux entièrement noir sur un fond blanc sans décor. En position assise, cadré au-dessus des pattes, l’animal semble intrigué par un point précis sur la droite, hors champ. La tête légèrement inclinée trahit l’intérêt de l’animal pour autre chose que l’artiste face à lui. Ses grands yeux vert clair ont peut-être aperçu une mouche qui vient de se poser sur un napperon ou une souris téméraire dont le museau dépasse d’un meuble de l’atelier. Probable commande de ses maîtres, ce portrait d’un chat noir vient s’ajouter à toute une galerie d’autres pastels réalisés par Hoyois dans son atelier montmartrois. 

Les œuvres de l’artiste, qui réapparaissent au gré des ventes aux enchères et des catalogues de galeries, n’ont jusqu’ici été étudiées qu’individuellement. Les félins qu’elles représentent sont de toutes races : angora, siamois, chartreux ou simple chat de gouttière. Posant devant nous, plus que saisis sur le vif, ils nous fixent souvent d’un regard hypnotique ou, comme ici, détournent le regard. Poète amateur, Edmond Hoyois publie en 1950 un recueil de cinq poèmes sous le titre Je me suis donné. N’ayant jamais quitté sa maison-atelier de Montmartre, l’artiste s’éteint dans l’oubli le 22 mai 1981, à l’âge canonique de quatre-vingt-dix-neuf ans.