Julien POTIER (1796-1865)

Vendu

Arria se donnant la mort devant Paetus, vers 1815-1816
Huile sur papier marouflé sur toile
32,5 × 40,7 cm
Signé en bas à droite et contresigné au verso J. Potier

Vendu

Né près de Senlis, à Villeneuve-sur-Verberie, Julien Potier entre à l’École des beaux-arts de Paris où il fréquente différents ateliers avant de rejoindre celui de Pierre Guérin. Sous la direction de ce maître dont il devient l’ami, il apprend les bases de la composition et de la peinture historique. Datant probablement de cette période de formation, une esquisse à l’huile sur papier représente Arria se donnant la mort devant Paetus. L’histoire de ce couple est racontée par Pline le Jeune dans une lettre adressée au gouverneur Maecilius Nepos : Paetus, condamné à mort pour avoir participé à une rébellion contre l’empereur Claude, ne trouve pas le courage de se suicider. Arria, son épouse, se saisit d’un couteau qu’elle plante dans sa poitrine puis tend l’arme à Paetus pour qu’il imite son geste en prononçant ces mots : « Tu peux m’en croire, je ne souffre pas de la blessure que je me suis faite ; mais celle que tu vas te faire, voilà, Paetus, celle dont je souffre. » Traitée en camaïeu de brun relevé de blanc pour les figures, la composition de Julien Potier représente Paetus assis, écartant les bras de surprise, face à Arria dressée sur la droite, le poignard dirigé vers sa poitrine. Le décor rapidement esquissé évoque l’intérieur d’une cellule en sous-sol avec les marches d’un escalier à l’arrière-plan. Pour le Salon de 1785, le peintre François André Vincent avait déjà choisi ce sujet pour l’une de ses toiles dont la sobre composition, bien qu’inversée, semble avoir pu inspirer le jeune artiste trente ans plus tard. 

Julien Potier, fort d’une solide formation, se présente au concours du prix de Rome à quatre reprises entre 1819 et 1822, sans jamais remporter l’épreuve. À la mort de Guérin, il est chargé de partager les œuvres de son maître entre lui et neuf de ses anciens compagnons d’atelier. Les années suivantes, il vit de petites commandes et de dessins fournis aux éditeurs parisiens pour la lithographie avant de faire ses débuts au Salon de 1827 ; il a trente et un ans. À cette occasion il expose son Saint Landry, évêque de Paris et fondateur de l’Hôtel-Dieu, implore la grâce divine commandé par le curé de la paroisse de Saint-Landry à Opelousas en Louisiane. Ayant accepté le poste de professeur à l’école des beaux-arts de Valenciennes puis celui de conservateur du musée municipal, Julien Potier poursuit ses envois au Salon jusqu’en 1848 en exposant principalement des portraits. Au cours de sa vie, il offre à la ville de Valenciennes un certain nombre d’œuvres de Guérin ainsi qu’une partie de sa propre production.