Édouard Henri Théophile PINGRET (1785-1869)

Vendu

Cascade des demoiselles dans la vallée du Lys, 1832 
Huile sur papier marouflé sur toile
37,5 × 29,7 cm
Signé en bas à gauche Ed Pingret
Localisé et daté au dos de la toile de marque Haro cascade des demoiselles/vallée du lys/Bagnères de Luchon/pyrénées/1832

Vendu

Édouard Pingret, issu d’une famille bourgeoise de Saint-Quentin dans l’Aisne, étudie la peinture avec Jacques Louis David et Jean-Baptiste Regnault avant de gagner l’Italie pour parfaire sa formation à l’Académie de Saint-Luc et fréquenter les peintres français résidant à Rome. Durant son séjour, parcourant les campagnes, il remplit ses cartons de dessins et de paysages peints à l’huile sur papier. De retour à Paris, il fait ses débuts au Salon de 1810 et reçoit ses premières commandes, principalement des portraits. Élu professeur à l’école de dessin de Saint-Quentin en 1822, il conserve ce poste jusqu’en 1829. Excellent lithographe, il fournit de nombreuses planches aux éditeurs parisiens et fait publier en 1825 les vues lithographiées de ses dessins rapportés d’un voyage en Suisse avant de se rendre dans les Pyrénées en vue d’un nouveau recueil. 

Avec le développement du thermalisme tout au long du xixe siècle, les Pyrénées deviennent une destination prisée. On assiste alors à un véritable engouement pour les excursions sur les sites naturels majeurs accessibles depuis les principaux lieux de villégiature à la mode. En 1832, installé pour plusieurs mois à Bagnères-de-Luchon, Édouard Pingret peut arpenter la très belle vallée du Lys qui tient son nom d’une petite rivière affluent de la Pique. Cette vallée est alors réputée pour ses nombreuses chutes d’eau dont fait partie celle des Demoiselles. Face à la cascade, d’un geste aussi rapide que virtuose, l’artiste commence à saisir le caractère impétueux et sauvage du lieu. L’eau s’y écoule avec vivacité, passant d’un palier au suivant pour atteindre une retenue en contrebas. La végétation sauvage couvre les lourds rochers qui brillent sous la lumière du soleil s’immisçant entre les branches. De délicates fleurs jaunes ponctuent les pentes abruptes tandis que des troncs arrachés à la terre se sont couchés au-dessus de l’onde. De retour à Paris après l’été 1833, Pingret confie à Jean-François Bernard et Pierre Thierry le soin de lithographier les dessins rapportés de son voyage. L’ouvrage intitulé Costumes des Pyrénnées [sic], publié en 1834, contient 41 compositions sur lesquelles sont mis en situation les différents types et costumes pyrénéens. Si les planches intègrent pour la plupart un décor, aucune ne représente la cascade des Demoiselles. 

Par la suite, Pingret édite d’autres recueils lithographiques, dont le Voyage de S. M. Louis-Philippe Ier, roi des Français, au château de Windsor en 1846 et continue de voyager en se rendant jusqu’au Mexique. Il expose ses toiles au Salon jusqu’en 1867 et contribue au vaste chantier de Versailles pour lequel il peint une vingtaine d’œuvres.