Jacques François Joseph SWEBACH, dit SWEBACH-DESFONTAINES (1769-1823)
La Chasse au cerf, 1803
Encre et lavis brun sur papier
26 x 34,5 cm
Signé du monogramme et daté sur le rocher en bas au centre SW 1803
Au revers signé et daté 1803 / Swebach Desfontaines
Provenance : ancienne collection Émile Hermès (étiquette n° 2034 au verso)
Acquisition par la Fondation Hermès (Paris)
Né à Metz en 1769, Jacques François Joseph Swebach, se forme à l’art du dessin auprès de son père, peintre et graveur, dont il reprendra le surnom « de Fontaine ». Venu s’installer à Paris, il entre dans l’atelier de Michel Hamon Duplessis et, alors qu’il n’a que quatorze ans, débute sa carrière artistique sous le nom de Coutein, en exposant quelques-unes de ses œuvres au salon de la Correspondance et au salon de la Jeunesse. La période révolutionnaire, propice à l’émergence de nouveaux talents, lui permet de se faire une place dans les milieux artistiques. À partir de 1791, Swebach participe chaque année à différents salons en exposant des toiles aux sujets principalement militaires. Rapidement remarqué par l’éditeur Pierre Didot l’aîné, le jeune artiste reçoit la commande de plusieurs dessins pour illustrer un important recueil de gravures publié sous le titre de Tableaux historiques de la Révolution française.
À partir de la fin du siècle, le peintre produit, en parallèle de ces toiles militaires, des tableaux de genre et des dessins qui attestent de son double intérêt pour la représentation des chevaux et l’art du paysage qu’il associe parfaitement dans des scènes de chasse à courre. En 1800, Swebach reçoit la prestigieuse commande d’un tableau pour la Malmaison, résidence de Joséphine de Beauharnais. L’œuvre intitulée Cavalcade et promenade en calèche intègre parmi d’autres figures un portrait de la future impératrice à cheval. La présence dans ses compositions d’élégantes cavalières devient dès lors une constante. Sur un dessin à la plume et au lavis, daté de 1803, Swebach montre une scène de chasse au cerf. Le cervidé, poursuivi au loin par un groupe de chasseurs, se détache sur un fond de paysage à l’arrière de la composition. Au second plan, un homme et une femme, lancés au galop, vont rejoindre la battue. La cavalière, qui monte en amazone, porte une robe longue, un veston et un chapeau. Plus près de nous, un dernier personnage est ralenti dans sa course. Il retient par la bride un poulain blanc qui doit participer ce jour-là à sa première chasse. Le jeune animal tourne la tête vers nous comme pour nous prendre à témoin et ne semble pas vouloir participer de bon cœur à la traque de la bête.
À partir de 1802, Swebach débute une collaboration avec la manufacture de Sèvres. L’artiste participe à la fabrication des principales commandes impériales et diplomatiques jusqu’à son départ pour la Russie en 1814. À Saint-Pétersbourg, il travaille pour la manufacture impériale de porcelaine et forme de nombreux artistes sur lesquels il aura une influence durable. De retour en France en 1820, Swebach, assisté par son fils Édouard, poursuit son œuvre en privilégiant les dessins et les toiles de petit format aux thématiques équestres. Il meurt à Paris en 1823.