Germain Joseph HALLEZ (1769-1840)

Portrait de Philibert Delobel,1790
Craies noire et blanche sur papier vergé brun
53,5 x 42 cm
Signé et daté en bas à gauche G. J. Hallez D. 1790
Dédicace sous le motif Philiberte Delobel / Artiste pictoria cultori gratidudinis causa dedicatum
Provenance : vente Bruxelles, Galerie Thémis, 13 février 1954, n° 678 (note au verso du cadre) ; collection Jean Jadot (1862-1932)

Vendu

Assis dans le recoin d’un bureau surchargé, un homme élégant et chapeauté lit un feuillet en fumant sa longue pipe. Son bras repose sur un coussin de fourrure d’où s’échappent une palette et des pinceaux. À sa droite, une bibliothèque regorge de livres aux riches reliures de cuir et derrière lui, une fenêtre s’ouvre sur quelques arbres à la parure hivernale. L’homme est visiblement un amateur érudit du siècle des Lumières dont le nom nous est connu grâce au large cartel dédicatoire, placé sous le dessin. Tracé par Germain Joseph Hallez en trompe-l’œil de gravure, avec des craies noires et blanches sur un papier préparé en brun, ce portrait est celui d’un certain Philiberte Delobel en 1790. De part et d’autre d’un blason casqué, l’auteur a ajouté une mention dans un latin approximatif que l’on peut traduire par « Dédié à l’admirateur du peintre comme motif de gratitude ». Le modèle n’a laissé que peu de traces dans les archives. Il pourrait s’agir de Philibert Antoine Joseph Delobel, originaire de Mons, né en 1731 et décédé en 1817. En 1790, au moment où il prend la pose, ce dernier aurait donc 59 ans, ce qui semble correspondre à l’âge de notre érudit. 

La vie de l’artiste, Germain Joseph Hallez, est un peu plus documentée. Né à Frameries en Belgique, le 18 juillet 1769, il intègre à onze ans l’Académie de Mons et reçoit des leçons du sculpteur Jean-Baptiste Sclobas. S’exerçant à la peinture et au dessin, son talent est rapidement remarqué et plusieurs fois récompensé. Après sept ans d’études, Hallez se rend en France pour un long séjour qui lui permet de compléter sa formation. De retour en Belgique, il rend visite à sa famille à Mons avant de s’installer à Bruxelles. Le portrait de Philibert Delobel ainsi que celui de son épouse, dissociés aujourd’hui, furent réalisés à cette époque. 

Durant les deux années suivantes, le peintre reçoit de nombreuses commandes, dont celle prestigieuse du portrait de l’Empereur Léopold, avant d’être nommé à la direction de l’école de dessin de Mons. Suite au second mariage de Napoléon Ier en 1810, l’artiste réalise un important dessin représentant La Victoire dictant à Clio les hauts faits du Monarque ; cette œuvre est offerte à l’impératrice Marie-Louise lors sa visite à Laeken en 1812. Hallez conserve son poste à la tête de l’école de Mons durant plus de quarante ans. Lors de son décès à Bruxelles en 1840, de nombreux journaux belges saluent l’homme et sa carrière. Son fils, également artiste, prendra plus tard la direction de l’école de dessin de Charleroi.

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