Auguste de FORBIN (1777-1841)

Scène de dévotion dans une église, 1836-1839
Huile sur toile
52,5 x 41 cm
Signé et daté en bas à droite Forbin 1836
Au revers du châssis, une inscription :
Dernier coup de pinceau de comte de / Forbin directeur gal des musées à son cousin le duc de Marmier en 1839

Réservé par le musée d’Aix en Provence

Auguste de Forbin est l’un des plus proches amis de François Marius Granet, comme lui originaire de la région d’Aix-en-Provence. Ensemble, ils suivent les cours du paysagiste Constantin d’Aix avant d’intégrer le prestigieux atelier de Jacques-Louis David à Paris. Après une brève carrière dans l’armée, Forbin part pour l’Italie et décide de se consacrer pleinement à la peinture. Son style et ses thèmes, proches de ceux de Granet, montrent l’influence de leur premier maître. À partir de 1814, Forbin entame une longue carrière à la tête de l’administration des Beaux-Arts. Nommé en 1816 directeur général des musées royaux, il voyage beaucoup dans le cadre de ses fonctions, retournant plusieurs fois en Italie et se rend jusqu’au Proche-Orient et en Égypte. En 1828, il subit une attaque vasculaire dont il se remet péniblement. Suite à la Révolution de 1830, Forbin est confirmé dans ses fonctions par Louis-Philippe et apporte son soutien au choix de Granet comme directeur du château de Versailles. Comme peintre, il continue de participer presque annuellement au Salon en présentant principalement des paysages inspirés par l’Orient et l’Italie.

En 1836, Forbin peint sur une toile très fine une scène de genre pieuse dans un goût commun à celui de Granet. Le décor d’église, exécuté avec une huile diluée à la manière de l’aquarelle, est dominé par une tenture de procession, rouge feu, accrochée au plafond. Sous les voûtes, un prêtre – tracé plus en épaisseur – officie un ciboire entre les mains. Face à lui sont assis une femme serrant deux enfants contre elle et un pèlerin. Le traitement de la lumière joue sur un fort effet de clair-obscur et les couleurs chaudes donnent à l’ensemble l’aspect d’un brasier. L’œuvre d’une grande liberté technique possède quelque chose de déroutant. Si la toile est signée et datée de 1836 en bas à droite, une mention au revers sur le châssis nous indique que l’auteur a retouché certains détails en 1839 avant d’offrir ce tableau à «son cousin» le duc de Marmier. Philippe-Gabriel de Marmier, jusqu’alors marquis, venait d’hériter, le 30 mars 1839, du titre de duc transmis par son défunt beau-père le duc de Choiseul. À l’occasion du Salon de 1839, Auguste de Forbin expose six toiles dont les thèmes abordent la peinture d’histoire, le paysage qu’il soit italien ou oriental et la scène de genre. Le titre de l’une de ces œuvres, Prière du matin à la Vierge, dans une vallée des Abruzzes qui conduit à un monastère, pourrait éventuellement correspondre à la peinture offerte au duc de Marmier, même s’il devait plus vraisemblablement s’agir d’un paysage animé.

Lourdement affecté par un second accident vasculaire cérébral en 1841, Forbin décède peu de temps après. Deux ans plus tard, la publication d’un ouvrage titré Portefeuille du comte de Forbin permet de découvrir, comme l’indique le sous-titre, ses tableaux, dessins et esquisses les plus remarquables. Cet ensemble composé de quarante-cinq gravures est alors accompagné d’un texte du comte de Marcellus.

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