Alexandre CABANEL (1823-1889)

Étude d’homme, vers 1870
Dessin préparatoire pour Le Triomphe de Flore
Sanguine sur papier 
38,5 x 23 cm
Signé en bas à droite Alex Cabanel

Acquisition par le Musée du Louvre

Originaire d’une famille de Montpellier, Alexandre Cabanel est l’un des artistes les plus célèbres du Second Empire. Élève de François Édouard Picot à l’École des Beaux-Arts, il obtient le second Prix de Rome en 1845 et devient pensionnaire de la Villa Médicis. De retour à Paris en 1850, il peut débuter une brillante carrière. Peintre de genre, portraitiste mondain et peintre d’histoire, Cabanel reçoit plusieurs commandes de grands décors ; d’abord pour la salle des cariatides de l’Hôtel de Ville de Paris en 1852, puis pour les hôtels particuliers des frères Pereire en 1858 et celui de Constant Say en 1861. Lorsqu’en 1870 Hector Lefuel achève la reconstruction du pavillon de Flore, entre le Louvre et les Tuileries, il confie au peintre la réalisation d’un plafond. Entourée de quatre grands bas-reliefs sculptés par Eugène Guillaume, cette peinture représente le triomphe de Flore, la déesse du printemps. Composée d’une multitude de personnages sur un fond de nuages, l’œuvre puise son vocabulaire dans l’iconographie traditionnelle du thème : la déesse au centre s’envole sur un char tandis que Zéphyr soulève ses cheveux et qu’un cortège de figures volantes déverse sur terre des moissons de fleurs. En bas à droite de la toile de forme ovale, le corps d’un homme, le bras levé, est coupé à la taille.  

Fortement inspiré par les ignudi de Michel-Ange au plafond de la chapelle Sixtine, ce modèle présente une physionomie athlétique dont le peintre accentue la musculature en lui faisant tendre le bras pour saisir une branche de feuillage. La figure, qui n’est qu’un détail peu lisible sur l’œuvre définitive, apparaît pleinement sur un dessin préparatoire. Tracé à la pointe d’une sanguine, le torse du jeune homme s’étire verticalement sur la feuille. Le visage du modèle, les muscles de son cou, de ses bras et de sa poitrine sont dessinés avec soin par l’artiste grâce à un jeu de hachures serrées. Seul un drapé, suggéré par quelques traits de sanguine au-dessus de ses épaules, complète la composition. 

En 1871, l’incendie des Tuileries endommage Le Triomphe de Flore sans le détruire. Restaurée par Cabanel lui-même, l’œuvre, toujours en place, domine la salle de consultation du département des Arts graphiques du Louvre. 

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