Achille DEVÉRIA (1800-1857)

La Famille Hugo, 1827
Préparatoire pour la gravure La Maman
Crayon sur papier 
25 x 19,5 cm
Signé et daté en bas à droite Devéria 1827
Marque de collection non identifiée en bas au centre

En cours d’acquisition par la Maison Victor Hugo, Paris

Au milieu des années 1820, Achille Devéria et son frère Eugène apparaissent comme les meilleurs espoirs du jeune mouvement romantique. Formé dans l’atelier de Louis Lafitte puis dans celui de Girodet, Achille Devéria fait ses débuts au Salon de 1822 comme dessinateur et vignettiste. Laissant rapidement la place de peintre d’histoire à son jeune frère, Achille, excellent lithographe, fournit aux éditeurs et libraires un très grand nombre de planches et d’illustrations sur des sujets variés qui lui permettent de subvenir aux besoins de sa famille. Dès 1824, il fréquente le salon de l’Arsenal tenu par Charles Nodier où il y retrouve Théophile Gautier ou Victor Hugo et profite de ces réunions du dimanche soir pour esquisser les portraits de nombreux artistes et écrivains : Prosper Mérimée, Chateaubriand, Franz Liszt ou Alexandre Dumas posent tour à tour devant lui. Victor Hugo et sa famille, devenus des intimes, lui servent également de modèles à plusieurs reprises. 

Vers 1825, Devéria trace à la pointe du crayon un portrait du jeune écrivain qui n’a alors que 23 ans. Marié depuis 1822 à Adèle Foucher qu’il connaît depuis ses sept ans, Victor Hugo a déjà eu deux enfants : Léopold né le 16 juillet 1823, qui mourra quelques mois plus tard, et Léopoldine née le 28 août 1824. Un premier dessin au lavis d’encre, conservé à la Maison de Victor Hugo, probablement réalisé en 1824, doit représenter Adèle avec la toute jeune Léopoldine ; il sera lithographié en 1828 sous le titre Au coin du feu. En 1827, Madame Hugo pose une nouvelle fois devant Devéria ; installée dans un fauteuil, près d’un foyer, elle tient un bébé sur ses genoux. Il ne peut plus s’agir à cette date de Léopoldine et l’enfant doit représenter Charles né le 3 novembre de l’année précédente. La Maison de Victor Hugo à Paris conserve un dessin très abouti au crayon sur ce motif. Ce dernier servira de modèle pour une planche titrée La Maman dans l’Album lithographique de divers sujets de 1828, publié par Charles Motte. Une autre version de la composition récemment découverte reprend à l’identique les figures de la mère et de son fils dans le même décor. Daté de 1827, ce dessin intègre la figure de Victor Hugo tout juste esquissée. Le père, assis sur un tabouret et accoudé au fauteuil regarde avec tendresse son épouse et leur dernier enfant. D’un trait léger, une quatrième figure apparaît debout, derrière le groupe initial. Elle atteste des hésitations de Devéria sur la posture et la place d’Hugo dans la feuille. Finalement, l’auteur retirera cette image du père pour recentrer son sujet sur la mère, tel que reproduit dans la lithographie. 

Trois ans plus tard, Devéria représentera encore une fois le sentiment maternel avec Madame Hugo comme modèle, associée au dernier enfant du couple, Adèle − prénommée comme sa mère − née le 24 août 1830. Également reproduite en lithographie, cette nouvelle composition publiée en 1830, est titrée La Bonne mère

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