Le Temple de Diane à Nîmes, vers 1835
Lavis d’encre sur papier
41 x 32,8 cm
Signé en bas à droite Champin
Localisé en haut à gauche Restes d’un temple de Diane à Nismes.
Acquisition par la Fondation Custodia, Paris
Prénommé Jean-Jacques en hommage à Rousseau, Champin est le fils d’un graveur établi à Sceaux. Formé dans les ateliers de Félix Storelli puis d’Auguste-Jacques Régnier, il se spécialise dans le genre du paysage. En 1816, il découvre la lithographie et collabore avec Régnier à l’illustration de plusieurs ouvrages en traduisant sur la pierre les œuvres de son maître. Sur l’invitation de Charles Nodier, Champin fréquente la bibliothèque de l’Arsenal et son salon littéraire où il côtoie Victor Hugo et Alexandre Dumas. À partir de 1823, le peintre entreprend de nombreux voyages, visite la Bourgogne, les Pyrénées et les Alpes. Il découvre la Provence en 1824 et expose au Salon une aquarelle aujourd’hui disparue représentant une Vue de la rade et d’une partie de la ville d’Antibes. Suite à ce premier séjour, il retourne régulièrement dans le Midi, se promène sur la côte et découvre les paysages de l’arrière-pays. Ces différents voyages lui offrent des sujets pour les œuvres qu’il présente aux différents salons : Vue d’une partie des côtes de Provence en 1831 ; Site de Provence, Vue d’une partie de la ville de Nice en 1833et Vue d’Antibes en 1840. Ses nombreux dessins nous permettent de le suivre à Aix-en-Provence et à Nîmes où il étudie les monuments antiques.
Sur un grand dessin au lavis d’encre, localisé à Nîmes mais non daté, Champin choisit de s’intéresser aux ruines d’un lieu connu à son époque sous le nom de « temple de Diane ». Construit sous le règne d’Auguste au premier siècle de notre ère, l’édifice s’inscrit dans un sanctuaire dédié au premier empereur de Rome. Sa fonction d’origine reste cependant incertaine : le plan basilical exclut a priori qu’il fût réellement un temple et sa dédicace à « Diane » ne s’appuie sur aucune source archéologique ou même historique. Après avoir subi des modifications au cours des siècles suivants, l’ensemble fut préservé par sa transformation en monastère pendant le Moyen Âge. L’endroit a inspiré de nombreux artistes fascinés par les ruines, à l’image de Hubert Robert, et ce plusieurs décennies avant la venue de Champin. Ce dernier, en jouant de la réserve de la feuille, appuie sur la blancheur des pierres qui composent l’intérieur du bâtiment et accentue l’impression de grandeur en s’approchant au plus près du motif. Depuis le XVIIIe siècle, époque où le site avait été en partie déblayé et nettoyé, la végétation semble avoir repris ses droits pour offrir à Champin un motif naturellement romantique. Classé au titre des monuments historiques en 1840, le temple de Diane est aujourd’hui accessible par les jardins de la Fontaine à Nîmes. Le musée du Louvre conserve dans ses collections d’arts graphiques un dessin à la technique très similaire qui représente les arènes de Nîmes et la Bibliothèque nationale de France une gravure réalisée d’après un dessin de Champin montrant l’ensemble de la ville depuis les hauteurs.