Auguste ANASTASI (1820-1889)

Rome : le forum au soleil couchant, vers 1865
Aquarelle et gouache sur papier 
27 x 53 cm
Cachet de la vente d’atelier en bas à droite (Lugt 60)
Provenance : vente d’atelier du 3-8 mars 1873, Paris, n° 428 
Œuvre en rapport : Paris, Salon de 1865 (n° 35), aujourd’hui au musée des Beaux-Arts d’Angers

Vendu

Né à Paris en 1820, Auguste Anastasi est le fils de Paul-Joseph-Charles Anastasi, peintre d’origine grecque ayant travaillé pour Suvée à Rome, qui, devenu aveugle à l’âge de trente-six-ans, doit élever son fils dans des conditions d’extrême pauvreté. Auguste se forme à l’École des Beaux-Arts de Paris auprès de Paul Delaroche et reçoit les conseils de Camille Corot. Il présente pour la première fois ses œuvres au Salon de 1843 et en exposera pas moins de quatre-vingt-dix tout au long de sa carrière. Le jury le récompensera par deux fois en 1848 et 1865. Il travaille régulièrement en forêt de Fontainebleau et se rend plusieurs fois en Normandie. Le peintre entame également une série de voyages en Belgique, aux Pays-Bas et en Allemagne mais doit attendre l’été 1862 pour découvrir l’Italie. S’il ne peut y rester que quelques mois, jusqu’au printemps 1863, ce séjour lui inspire plusieurs toiles qu’il présente au Salon avec succès. 

En 1865, il expose deux peintures et deux aquarelles aux sujets italiens. La plus remarquée est une toile intitulée Rome : le forum au soleil couchant. L’œuvre saluée par la critique est reproduite par la gravure dans plusieurs journaux tels que le Magasin pittoresque et L’Autographe au Salon. Rapidement acquise par l’État pour la somme importante de 3 000 francs, cette vue du forum est déposée au musée des Beaux-Arts d’Angers en 1866. Suite au succès de sa composition, Anastasi répète son sujet sur une feuille de grand format. À gauche, un bosquet qui ferme la perspective masque partiellement l’arc de Constantin près duquel deux moines sont venus admirer le panorama. Plus loin au centre, l’arc de Titus domine une procession religieuse qui se dirige vers la ville. Deux soldats allongés dans l’herbe, identifiables par leurs costumes rouge et bleu, assistent à l’évènement. Sur la droite, les ruines du temple de Vénus et de la basilique Santa Francesca Romana s’éclairent à la lumière du couchant. 

Après 1870, Anastasi atteint à son tour de cécité ne peut plus peindre ni subvenir à ses besoins. Ses amis artistes, attristés par son sort, décident d’organiser une vente de leurs œuvres à son profit. Les paysagistes Corot, Daubigny, Dupré, ou Harpignies offrent des toiles et des dessins ; plusieurs artistes académiques parmi lesquels Bonnat, Bouguereau, Gérôme et même Gustave Moreau montrent également leur générosité. En 1873, Anastasi organise la vente de son fonds d’atelier, au cours de laquelle le duc d’Aumale acquiert une autre aquarelle représentant l’Arc de Titus. Le fruit très important de ces deux ventes permet à l’artiste de vivre dignement jusqu’à sa mort en 1889.

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