Alexandre DESGOFFE (1805-1882)

Fontainebleau, rocher Bouligny, vers 1830
Huile sur papier marouflé sur carton
27 x 34,5 cm
Porte le numéro sur le cadre 449 (repris sur une étiquette)
Provenance : probablement collection Jean Flandrin (1893-1954) ; galerie René-François Teissèdre (cf. étiquette au dos)
Bibliographie : Marie-Madeleine Aubrun, « Un grand méconnu pionnier du naturalisme : A. Desgoffe (1805-1882) », Bulletin de la Société de l’Histoire de l’Art français, 1983, p. 150, n° 263

Vendu

Très jeune, Alexandre Desgoffe pratique la peinture en autodidacte avant d’entamer sa formation dans les ateliers parisiens de Louis-Étienne Watelet et de Jean-Charles-Joseph Rémond, deux paysagistes reconnus. En 1828, il entre chez « Monsieur Ingres » avec lequel il se lie d’une durable amitié. Dans cet atelier, Desgoffe rencontre les Flandrin : Hippolyte, le peintre d’histoire, et Paul, son futur gendre qui, comme lui, s’est spécialisé dans la peinture de paysage. À la même époque, Desgoffe quitte régulièrement Paris en quête de motif et trouve l’inspiration dans la forêt de Fontainebleau. Il peut y retrouver d’autres peintres tels que Théodore Caruelle d’Aligny, Jules Coignet ou Camille Corot qui, à leur retour d’Italie, sont venus chercher dans ces bois une nature sauvage encore épargnée par l’intervention humaine. 

Le rocher de Bouligny, qui doit son nom à une famille de diplomates du XVIIIe siècle, est un secteur de la vaste forêt où les roches massives de grès bleu gisant sur la terre rouge sont dominées par les troncs des pins sylvestres. Desgoffe dut un jour y travailler jusqu’au soir et, saisi par la lumière, choisit de représenter le site sur un fond de ciel au soleil couchant. Le cadrage coupe la cime des arbres et fait des roches le sujet principal de l’œuvre. À l’horizon, le ciel du jour finissant se teinte de jaune et d’orange alors que la crête lointaine est plongée dans une pénombre violacée. Quelques années après, Étienne Jamin, dans son guide Quatre promenades dans la forêt de Fontainebleau, ou Description physique et topographique de cette forêt royale publié pour la première fois en 1837, évoque le rocher de Bouligny comme l’un des lieux les plus remarquables du site. 

En 1834, Alexandre Desgoffe accompagne Paul et Hippolyte Flandrin en Italie sans avoir remporté de prix. Il parcourt la campagne et les lieux les plus célèbres de la péninsule, dessinant et peignant des vues de Capri, Naples, Pompéi, Paestum, Sorrente ou Rome. De retour à Paris, Desgoffe poursuit sa carrière en exposant régulièrement au Salon et reçoit de nombreuses commandes de décors. La réalisation de six paysages pour les lucarnes de la salle de lecture de la Bibliothèque impériale – actuelle salle Labrouste – assure sa postérité.

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