Vue du golfe de Naples avec une fabrique inspirée du couvent Sant’Antonio, 1830
Huile sur toile
32,5 x 40 cm
Signé et daté en bas à droite BARBOT 1830
Cartouche marqué BARBOT 1830
Vendu
Originaire de Nantes, Prosper Barbot évolue dans un milieu aisé. Après une solide scolarité durant laquelle il apprend le latin, il convainc son père de lui laisser entamer une formation artistique chez l’architecte Achille Leclère à Paris puis de s’inscrire à l’École des Beaux-Arts en section d’architecture. À l’âge de vingt-deux ans, le jeune homme prend la direction de l’Italie où il remplit ses carnets de plans et de croquis, reproduisant en bon architecte les édifices qu’il croise sur son chemin. En 1822, il rentre en France pour se marier et change de voie en intégrant l’atelier du paysagiste Étienne Watelet. Il se lie alors d’amitié avec Jules Coignet, un ancien élève de Jean Victor Bertin.
En 1826, Barbot reprend la route en direction du sud de la péninsule et visite Naples où il retrouve les peintres français Corot, Bodinier et Turpin de Crissé avant de gagner la Sicile. Mélomane, il affectionne les opéras de Rossini et fréquente la bonne société de l’époque en apprenant l’italien. Au retour de ce second séjour de deux ans, le peintre réalisa un certain nombre de toiles d’après ses dessins tracés sur le motif en Italie et prépare sa participation au Salon de 1831 au cours duquel il présente quatre vues inspirées par son voyage.
Un dessin de Barbot daté de 1826, à la mine de plomb, permet d’identifier la fabrique comme le couvent Sant’Antonio, depuis la vue dite de la « Salita di Sant’Antonio » dans le quartier de Mergellina à Naples (fig. 1), mais dont le motif a été ici inversé. Souvent représentée par l’école dite du Pausilippe (1), cette villa, reconnaissable à la rampe couverte de végétation fut fréquemment représentée au XIXe siècle par les peintres, tels Athanase Chauvin, Antoine Perrot, ou Franz Ludwig Catel (fig. 2-4). Plusieurs figures, dont une femme en tenue traditionnelle et un jeune pâtre couché sur le ventre, égayent la scène. La crique pittoresque et le bourg de pêcheurs, dont on voit les bateaux en bas à droite, devient à l’époque un lieu de villégiature de l’aristocratie napolitaine qui y construit de nombreuses demeures, immergées dans la verdure des jardins et dans la végétation de la colline.
(1) Paysages d’Italie : les peintres du plein air (1780- 1830), cat. exp., Paris, Galeries nationales du Grand Palais, 3 avril-9 juillet 2001, p. 137.

Figure 1 Prosper Barbot, Villa [sic] dominant la baie de Naples, 1826, mine de plomb sur papier, 268 x 414 cm, Paris, musée du Louvre, RF 27476, recto

Figure 2 Athanase Chauvin, Un couvent près de Naples, 1816, huile sur toile, 36 x 48 cm, Dallas, Dallas Museum of Art

Figure 3 Franz Ludwig Catel, Vue de Naples avec le Castel dell’Ovo et le mont Vésuve vu depuis la Salita di San’ Antonio, 1819, huile sur toile, 99 x 148 cm, Ickworth, Suffolk

Figure 4 Alexandre-Hyacinthe Dunouy, La Plage de Mergellina et la colline de Pausillipe, vers 1809-1815, 29,2 x 45,2 cm, New York, collection particulière