Sébastien NORBLIN de la GOURDAINE, dit SOBECK (1796-1884)

Caprice architectural, 1857
Pierre noire, aquarelle et rehauts de gouache sur papier
44,5 x 61 cm (hors montage)
Signé et daté en bas au centre Norblin. / 1857.

Vendu

Né en 1796 à Varsovie, alors en Prusse-Méridionale, Sébastien Norblin de la Gourdaine grandit dans une famille d’artistes : son père, Jean-Pierre Norblin de la Gourdaine, est peintre et ses deux frères aînés, Louis et Alexandre-Jean-Constantin, seront respectivement musicien et sculpteur. Installé en France avec sa famille depuis 1804, le jeune Sébastien débute son apprentissage auprès de son père à Provins avant d’entrer à l’École des Beaux-Arts de Paris. Là, il fréquente les ateliers de François-André Vincent, Merry-Joseph Blondel et Jean-Baptiste Regnault, avant de remporter le concours du Prix de Rome en 1825 grâce à son Antigone donnant la sépulture à Polynice. Arrivé en 1826 à la Villa Médicis, le peintre passe sept années en Italie où il dessine de nombreux paysages qui lui serviront souvent de décor pour ses tableaux d’histoire. Après son retour, Norblin de la Gourdaine participe régulièrement au Salon et commence à enseigner son art. Pour se différencier de son père, il signe « Norblin Jeune » jusqu’à la mort de ce dernier en 1830. Sous la monarchie de Juillet et le Second Empire, le peintre reçoit de nombreuses commandes publiques. 

La longue carrière de l’artiste, qui s’étale sur plus de soixante ans, témoigne d’un ancrage profond dans la culture classique. Dès 1842, plusieurs années avant les Jeunes Grecs faisant battre des coqs de Jean-Léon Gérôme, Norblin de la Gourdaine présente au Salon une œuvre néo-grecque intitulée Femmes grecques à la fontaine. À gauche de cette toile, on retrouve le motif de l’escalier monumental menant à un temple grec antique qu’il reprendra en 1857 dans une feuille de grande dimension. Le paysage, qu’il affectionne particulièrement, est ici pourtant majoritairement masqué par l’architecture et réduit à un golfe méditerranéen qui rappelle celui de Naples. Sur les marches conduisant au temple ionique dont les cariatides sont librement inspirées de l’Érechthéion d’Athènes, un couple est escorté joyeusement par un groupe de musiciens dansant. Les autres figures regardent défiler le cortège ou profitent de la fraîcheur à l’ombre des pins. Le peintre agrémente la scène de références à l’Antiquité, à l’instar de cette lyre pendue à un arbre au centre, ou de statues faisant référence à la Vénus Médicis et à la Vénus accroupie du Louvre. 

Au Salon de 1863, Norblin de la Gourdaine expose une toile évoquant comme ici l’idée d’un âge idéal. Dans cette œuvre passée plusieurs fois sur le marché de l’art dans les années 1990, L’Âge d’or est évoqué par une multitude de personnages dénudés dans un paysage sans éléments d’architecture dans la continuité du tableau du même titre laissé inachevé en 1849 par Jean-Auguste-Dominique Ingres sur les murs du château de Dampierre. Parfois surnommé « Sobeck », Norblin de la Gourdaine est très lié à la communauté polonaise et plus particulièrement à la famille du prince Adam Jerzy Czartoryski pour lequel il réalise plusieurs décors pour l’hôtel Lambert aux côtés d’Eugène Viollet-le-Duc et Eugène Delacroix.

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