Portrait d’homme, 1818
Crayon, gouache, lavis d’encre sépia et estompe sur papier
24,5 x 19 cm
Signé et daté à droite hesse 1818
Vendu
Fils d’un tailleur de pierre, Henri-Joseph Hesse naît à Paris en 1781. À quatorze ans, il entre à l’École des Beaux-Arts et fréquente l’atelier de Jacques-Louis David. Le jeune artiste suit également les cours de Jean-Baptiste Isabey qui le forme à l’art du portrait et de la miniature. Hesse participe pour la première fois au Salon en 1808 et expose une scène de genre : Une jeune femme regardant son enfant endormi. Deux ans plus tard, le peintre, qui semble déjà se spécialiser dans l’art du portrait, présente plusieurs miniatures. À la chute de Napoléon, l’artiste fait un séjour en Allemagne et devient à son retour l’un des peintres favoris de la duchesse de Berry. Cette dernière lui commande son portrait en costume d’amazone qui est exposé au Salon de 1819. L’œuvre, cadrée en ovale, rencontre un vif succès avant d’être gravée par Pierre Audouin. Hesse décline alors sa composition dans des techniques et des formats différents : le musée Condé du château de Chantilly en conserve une réduction au lavis d’encre.
Le Portrait d’homme réalisé à la même époque par l’artiste utilise le même vocabulaire formel que le Portrait de la duchesse de Berry. Les deux modèles sont inscrits dans un ovale et représentés le buste de face, la tête tournée vers la droite. La gorge dégagée se détache dans les deux cas sur un col large et remontant. L’homme, qui fut identifié à tort comme le duc de Berry, porte une veste d’intérieur fourrée et brodée de brandebourgs. Ce type de costume d’inspiration orientale, très à la mode au début du XIXe siècle, de même que l’absence d’indices fournis par le décor de fond, ne nous permettent pas d’associer un nom ou une fonction au modèle. Sous le crayon de l’artiste reste visible le regard fier et décidé d’un bel homme d’une trentaine d’années.
Henri-Joseph Hesse expose sous le nom de Hesse l’Aîné à partir du Salon de 1824, pour se différencier de son jeune frère et élève, Nicolas-Auguste, lui-même lauréat du Prix de Rome en 1818. Henri-Joseph continue sa carrière de portraitiste et réalise de nombreuses lithographies jusqu’à sa mort en 1849. Il expose pour la dernière fois en 1833, année où son fils Alexandre, poursuivant la tradition familiale, fait ses premiers pas au Salon. Plusieurs de ses œuvres sont conservées aujourd’hui dans les collections du musée du Louvre à Paris, du British Museum à Londres et de la Morgan Library and Museum à New York.