Jean Victor BERTIN (1767-1842)
Le Concours de chant, 1800
Huile sur toile
32,5 x 40,5 cm
Toile, châssis et cadre d’origine au dos duquel figure le n° 22
Exposition : Salon de 1800 (Salon de l’an VIII), n° 22
Bibliographie : Suzanne Gutwirth, « Jean-Victor Bertin : Un paysagiste néoclassique », Gazette des Beaux-Arts, mai-juin 1974, cité sous le n°18 (comme « non retrouvé »)
Vendu
Le titre complet de cette œuvre tel qu’il est proposé au Salon de 1800 se veut des plus descriptifs : « Un paysage éclairé au matin. Sur le premier plan, deux bergers Daphnis et Philis prétendent au prix du chant ; le vieux Palémon est leur juge ». Si le thème du concours de chant mettant en scène Daphnis remonte aux auteurs antiques Théocrite et Virgile, il semble que la référence à Philis et Palémon renvoie à un poème pastoral de Salomon Gessner, Daphnis et le premier navigateur, traduit en français en 1766. Dans la mythologie, Daphnis est un jeune berger sicilien, fils du dieu Hermès et d’une nymphe. Formé au chant et à la flûte par le dieu Pan, il passe pour l’inventeur de la poésie pastorale. Bertin, qui propose un sujet prétexte à la réalisation d’un paysage idéal, transforme par erreur la belle Philis en un jeune berger et Palémon, son père, en juge de ce concours d’invention.
Le groupe des personnages placé au centre de la composition est dominé par le paysage, véritable préoccupation du peintre. En cela Bertin suit les principes de son maître Pierre-Henri de Valenciennes tels que dictés dans son ouvrage Éléments de perspective pratique à l’usage des artistes, suivis de réflexions et conseils à un élève sur la peinture et particulièrement sur le genre du paysage, publié l’année même de ce tableau.
Nous savons que Bertin expose au Salon dès 1793, même si ses premières œuvres semblent pour la plupart disparues. La toile intitulée Le Concours de chant est probablement l’une des plus précoces identifiée à ce jour. Sa présentation dans son cadre d’origine, comme l’atteste le petit numéro 22, nous permet de voir l’œuvre telle que l’artiste avait choisi de l’exposer en son temps.