Robert-Léopold LEPRINCE (1800-1847)

La Grange aux dîmes de Provins, 1824
Huile sur toile
37,5 x 45,5 cm
Signé et daté en bas à droite Leopold / Leprince /1824

Vendu

Robert-Léopold Leprince et son frère Auguste-Xavier sont formés par leur père Anne-Pierre Leprince au métier de peintre. Après s’être chargé à son tour de la formation de son plus jeune frère Gustave, Robert-Léopold débute au Salon de 1822 et se spécialise dans l’art du paysage. En compagnie d’Auguste-Xavier, il voyage en quête de motif et découvre la Picardie, les alentours de Montmorency, d’Écouen, de Provins et fréquente la forêt de Fontainebleau. Une dizaine de carnets de dessins conservés au musée du Louvre permettent de suivre leur parcours. Entre 1823 et 1824, les deux frères se rendent en Suisse puis visitent la Normandie d’où ils rapportent des vues du Havre, de Rouen et de Honfleur qui valent à Robert-Léopold une médaille de première classe au Salon de 1824.

La même année, Robert-Léopold Leprince peint une œuvre proche de l’esthétique d’artistes tels que Charles-Marie Bouton ou François Marius Granet. Parallèlement au style troubadour très en vogue sous la Restauration, ces peintres se sont fait une spécialité des architectures médiévales animées. La scène illustrée par Leprince se déroule sous la salle voûtée de la Grange aux dîmes de Provins. Leprince avait participé dès 1822 à un recueil de vues de Provins avec une lithographie représentant cet ancien entrepôt marchand du XIIIe siècle. Au centre de la toile peinte en 1824, l’artiste place un moine cistercien vêtu d’une coule blanche et qui tient dans sa main une feuille de papier. À ses pieds, deux hommes lient en ballots ce qui semble être du houblon alors que sur la droite, un troisième émerge d’une trappe et fait rouler depuis le cellier un tonneau attaché par des cordes vers l’extérieur de l’édifice. Probablement saisi par la monumentale austérité de l’architecture autant que par l’activité des hommes, le peintre quitte pour cette toile le genre du paysage qu’il affectionne habituellement. Leprince participe avec cette œuvre d’une démarche esthétique générale, initiée par la publication des différents volumes illustrés des Voyages pittoresques et romantiques dans l’ancienne France dirigée par le baron Taylor et Charles Nodier, en mettant en avant le patrimoine français par des représentations de bâtiments, de lieux et de ruines médiévales.

De retour à Paris dans son atelier du 33 rue d’Hauteville, Leprince prépare sa participation aux salons de Douai et de Lille, celui de Paris n’ayant pas lieu en 1825. Auguste-Xavier, toujours élève de l’École royale des Beaux-Arts, gagne le concours d’esquisses de 1826 mais décède prématurément l’année suivante. Suite à la perte de son frère, Robert-Léopold se retire à Chartres d’où il envoie ses œuvres aux salons jusqu’en 1845.

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