Antoine PONTHUS-CINIER (1812-1885)

Ruines du temple de Vénus et de Rome, vers 1842
Aquarelle
16,6 x 23 cm
Signé du cachet de la signature en bas à gauche

Vendu

Antoine Ponthus-Cinier est un artiste d’origine lyonnaise qui se forme auprès de Paul Delaroche à Paris. Bien que ce ne soit pas la spécialité de son maître, il choisit de devenir paysagiste et remporte le second Grand Prix de Rome de paysage historique en 1841 sur le sujet d’Adam et Ève chassés du paradis. Comme tous les lauréats de l’école, il part faire son pensionnat à la Villa Médicis. Arrivé en Italie en 1842, il visite Florence, Gênes et Naples. À Rome, les paysages, les palais et les ruines lui offrent des motifs de choix chaque jour renouvelés. Son style encore profondément néo-classique sera souvent qualifié d’arcadien.

Installé sur une vaste terrasse entre le Forum et le Colisée, Ponthus-Cinier s’intéresse aux restes de l’architecture monumentale du temple de Vénus et de Rome. Construit au début du IIe siècle, sous le règne de l’empereur Hadrien, il est par sa superficie le plus grand temple de la Rome antique. Il fut édifié sur les ruines de la Domus aurea de Néron pour célébrer le neuf-centième anniversaire de la création de la ville. Lorsque l’artiste décide de dessiner les lieux, il ne reste plus que l’immense abside à caissons qui constituait à l’origine le fond de la cella et qui domine, située à l’arrière-plan, la basilique di Santa Francesca Romana construite au Xe siècle. Les anciennes colonnes du temple qui jonchent le sol ne sont qu’esquissées au crayon. Il en est de même pour les quelques figures qui animent les lieux de leurs silhouettes fantomatiques. Le traitement à l’aquarelle donne à l’ensemble de la composition une ambiance à la fois douce et énigmatique. Rapportée de son séjour mais laissée inachevée, cette étude fut conservée par l’artiste en guise de documentation.

De retour en France, il voyage beaucoup et visite le Dauphiné, la Provence, les Alpes, la Savoie et les Pyrénées avant de retourner dans sa région natale. Les titres de ses œuvres exposées aux salons de Lyon et Paris reflètent tout au long de sa carrière l’importance et l’influence sur son travail des deux années passées en Italie. Grand dessinateur, Ponthus-Cinier réalise un grand nombre de compositions au lavis ou au pas- tel. À sa mort, il lègue par testament à sa ville, cinquante dessins au lavis et une rente de 1 000 francs destinée à l’octroi d’un prix devant récompenser chaque année un élève de l’école des Beaux-Arts de Lyon.

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