Jean-Léon GÉRÔME (1824-1904)

Léonard de Vinci libérant des oiseaux, vers 1849
Huile sur toile
23 x 17,5 cm
Signé en bas à gauche J.L. GERÔME

Vendu

Léonard de Vinci, identifiable à sa longue barbe blanche, ouvre une cage pour libérer des oiseaux qu’il vient d’acheter sur un marché florentin. Derrière lui, un jeune élève suit du regard le départ d’un des volatiles qui se détache sur un fond de façades blanches ouvrant sur un coin de ciel bleu. Cet épisode anecdotique de la vie du célèbre artiste est raconté par Giorgio Vasari, artiste et biographe de la Renaissance, dans ses Vite.

Peinte probablement en 1849, la scène de cette esquisse opère tel un pendant avec un autre tableau de Gérôme conservé aujourd’hui au Dahesh Museum of Art : Michel-Ange montrant le torse du Belvédère à un élève. Nous retrouvons dans l’une et l’autre compositions les deux grands artistes de la Renaissance accompagnés par un jeune apprenti dont le costume est semblable : pantalon rayé et coudières de couleurs. La relation maître-élève, de même que la référence aux modèles de la Renaissance, semblent être les centres d’intérêt de Gérôme dans ces deux œuvres. Si Michel-Ange apprend des sculpteurs de l’antiquité, Léonard, lui, forge sa connaissance dans l’étude de la nature. La libération de l’oiseau n’est pas un acte purement gratuit. Elle permet au contraire l’étude du mouvement des ailes telle que Vinci l’a décrite dans le Codex sur le vol des oiseaux. Nous n’avons identifié aucune œuvre de grand format pour laquelle cette esquisse inédite serait préparatoire. En outre, aucune étude pour son pendant Le Michel-Ange, ne semble identifiée à ce jour.

Le jeune Jean-Léon Gérôme, qui n’a que vingt-cinq ans, n’est pas encore le peintre célèbre qu’il deviendra dans la seconde moitié du siècle. Par l’illustration de ces sujets, il s’inscrit dans le genre de l’anecdote historique chère à son maître, Paul Delaroche, qui réalisa lui-même les portraits de ces deux grands maîtres pour le décor de l’amphi- théâtre de l’École des Beaux-Arts de Paris. Avec cette peinture, Gérôme participe au renouvellement iconographique illustrant la vie des peintres célèbres depuis le début du siècle. Il rend également un hommage à Ingres, son modèle incontesté, qui présenta dès 1818 une vision romanesque de la mort de Léonard de Vinci.

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