Temples de Saturne et de Vespasien à Rome, vers 1826-1828
Huile sur toile
30 x 36 cm
Provenance : descendants du peintre Achille Debray
Acquisition par la Fondation Custodia, Paris
Originaire de la région nantaise, Prosper Barbot est un fils de fonctionnaire qui évolue dans un milieu aisé. Après une solide scolarité durant laquelle il apprend le latin, il convainc son père de lui laisser entamer une formation artistique chez le peintre Achille Leclerc à Paris puis de s’inscrire à l’École des Beaux-Arts en section d’architecture. À l’âge de vingt-deux ans, il prend la direction de l’Italie où il remplit ses carnets de plans et de croquis, reproduisant en bon architecte les édifices qu’il croise sur son chemin. En 1822, il rentre en France pour se marier et change de voie en intégrant l’atelier du paysagiste Étienne Watelet. Il se lie alors d’amitié avec Jules Coignet, un ancien élève de Jean-Victor Bertin. En 1826, il reprend la route en direction du sud de la péninsule et visite Naples puis la Sicile où il retrouve les peintres français Corot, Bodinier et Turpin de Crissé. Mélomane, il affectionne les opéras de Rossini et fréquente la bonne société de l’époque en s’essayant à l’italien. Ce second séjour qui dure deux ans guide ses pas de nouveau jusqu’à Rome. Orienté par ses études d’architecture, il retourne dans le Forum au milieu des ruines antiques et s’attarde un jour sur les vestiges des temples de Saturne et de Vespasien. Leurs colonnes toujours dressées supportent les restes d’entablements et s’ouvrent sur le bleu d’un ciel sans nuages. La blancheur originelle du marbre, ocrée par le soleil, s’associe au vert d’une végétation rase poussant au pied des édifices romains. À l’arrière-plan, le paysage laisse apparaître un assemblage d’habitations et un clocher, ainsi que quelques figures qui s’affairent dans le lointain. Si le traitement assez particulier — en épaisseur — des herbes au premier plan marque l’influence de Jules Coignet, le synthétisme avec lequel Barbot restitue les éléments d’architecture renvoie aux œuvres du premier séjour italien de son ami Corot. En 1827, depuis l’Italie, Barbot adresse ses premiers envois au Salon : Vue du théâtre de Taormine et Vue d’Agrigente en Sicile. Cette dernière, aujourd’hui au musée d’Angers, conserve son encadrement d’origine, identique à celui de la Vue des Temples de Saturne et de Vespasien à Rome, et doit dater de la même période.