François GÉRARD (1770-1837)

Vendu

Le Jugement de Pâris,vers 1804-1812
Crayon sur papier
16 x 18 cm
Titré sous le sujet : Le jugement de Pâris

Vendu

Épisode fondateur de la guerre de Troie, le jugement de Pâris est mentionné par Homère au début de LIliade. Éris, déesse de la discorde, pour se venger de ne pas avoir été invitée aux noces de Pelée et Thétis, jette une pomme d’or sur laquelle est inscrite « pour la plus belle ». Héra, Athéna et Aphrodite revendiquent alors le fruit. La dispute qui s’ensuit est interrompue par Zeus qui désigne le jeune Pâris pour choisir la gagnante. Aphrodite, qui promet au jeune homme l’amour de la belle Hélène, finit par le convaincre et reçoit le fruit. Ce choix provoque la colère des deux perdantes et mènent Grecs et Troyens dans un conflit qui durera dix ans.

Nous savons que François Gérard envisage de réaliser une toile sur ce sujet dès les premières années du XIXe siècle. Une lettre de son ami, le peintre Pierre-Narcisse Guérin, envoyée depuis la villa Médicis à Rome le 8 août 1804, mentionne ce projet : « Votre Pâris que j’ai sur le cœur de n’avoir point vu, doit être achevé… ». L’artiste travaille sur cette composition au moins jusqu’en 1812 mais insatisfait, la détruit finalement. Un certain nombre d’études (dessins et esquisses) témoignent de cette lente élaboration. De l’œuvre détruite, deux morceaux au moins ont subsisté : la tête d’Athéna et la tête du jeune Pâris, qui se trouvent aujourd’hui dans une collection particulière. Une gravure au trait de petites dimensions préserve le souvenir de l’œuvre disparue. Ce dessin au crayon avec mise au carreau présente la composition complète. Pâris, assis sur une pierre au premier plan, tend la pomme vers Aphrodite et la désigne, par ce geste, victorieuse du concours. Ils sont entourés par Athéna qui retient les chevaux de son char et Héra sur la gauche qui leur jette un regard sévère. Le musée du Louvre conserve un dessin sur calque, provenant des descendants du peintre, dont la composition est exactement identique, bien que d’un tracé plus esquissé.

François-Pascal-Simon Gérard né à Rome en 1770, fut l’un des élèves favoris de Jacques-Louis David. Second Prix de Rome derrière son ami Girodet en 1789, il doit abandonner la compétition pour le premier Prix suite au décès de son père et quitte la France pour l’Italie sans récompense. De retour à Paris, il connaît le succès au Salon de 1795 avec son Bélisaire puis devient l’un des peintres les plus célèbres de son temps sous l’Empire et sous la Restauration. Ses qualités de portraitiste lui vaudront le surnom de « peintre des rois et roi des peintres ». En 1819, il reçoit le titre de baron qui reste aujourd’hui attaché à son nom d’artiste.