Pierre-Jean DAVID, dit DAVID D’ANGERS (1788-1856)
Le Dévouement, vers 1831-1834
Crayon sur papier
26,7 x 16,8 cm
Signé en bas à droite David
Titré sur le socle : LE DÉVOUEMENT
Annoté : à l’arc de Triomphe de Marseille
Vendu
Au centre de l’actuelle place Jules Guesde à Marseille se dresse un arc de triomphe. Situé sur l’emplacement de l’ancienne Porte d’Aix, le monument est plus communément appelé ainsi par les habitants de la région. Un premier projet de construction datant de 1784 devait être élevé en l’honneur de Louis XVI. Abandonnée à la Révolution, l’idée d’édifier un arc de triomphe à cet emplacement est finalement reprise en 1823 par la ville. Sa construction est confiée à Michel-Robert Penchaud qui prend pour modèle l’arc de Titus à Rome. Débutés sous le règne de Charles X, les travaux s’éternisent et se poursuivent après la Révolution de 1830. L’architecte Charles-Frédéric Chassériau (cousin du peintre Théodore) achève la construction du monument qui est inauguré le 1er mai 1837. Pour les décors, Chassériau fait appel à trois sculpteurs : Antoine-André Marneuf, chargé des ornements, et Jules Ramey qui avec David d’Angers se partagent statues et bas-reliefs. Ramey choisit de représenter les victoires d’Austerlitz et de Marengo tandis que David illustre celles de Fleurus et d’Héliopolis. Le projet de 1825 prévoyait également huit statues de 2,75 m de hauteur qui, placées sur l’attique, devaient illustrer les vertus principales. La réalisation des quatre premières, La Force, La Tempérance, La Vigilance et La Clémence, destinées à la façade sud furent confiées à Jules Ramey ; Le Dévouement, La Résignation, La Valeur et La Prudence au nord, furent réalisées par David d’Angers.
La figure du Dévouement était installée à l’angle gauche de la face nord de l’édifice sur l’attique. Sur son dessin, David l’a représentée de face, le bras gauche replié, la main sur le cœur et l’épée en garde. L’allégorie est complétée sur sa droite par un pélican qui fouille ses entrailles pour nourrir ses petits. Lauréat du Prix de Rome en 1811, David d’Angers fut l’un des principaux sculpteurs de son temps. Avec son interprétation du Dévouement, il mêle l’inspiration classique de sa formation avec le souffle du romantisme dont il fut l’un des plus importants représentants.
Malheureusement, la mauvaise qualité de la pierre utilisée pour ces sculptures causa peu à peu leur destruction. D’abord maladroitement réparées en ciment en 1921, elles furent déposées en 1937 suite à la chute de plusieurs éléments sur la voie publique. Aujourd’hui, grâce à des moulages effectués sur les modèles conservés au musée d’Angers, des copies des quatre sculptures de David, dont Le Dévouement, ont pu être réinstallées.