Claude THIÉNON (1772-1846)

Jeune homme assis de dos, vers 1820
Pierre noire sur papier
15,3 x 14 cm
Signé du monogramme en bas à gauche CT dell

Vendu

Claude Thiénon est un peintre, dessinateur et lithographe français qui fut l’élève de Louis-Gabriel Moreau. Proche de la famille impériale et cousin de Jean-Baptiste Isabey, il devient en 1806 dessinateur officiel de Louis Bonaparte, alors roi de Hollande, et se lie d’une profonde amitié avec son épouse la reine Hortense. En constant désaccord avec son mari, la reine quitte rapidement la Hollande et rentre à Paris. Louis Bonaparte demande alors à Claude Thiénon d’accompagner son épouse pour la surveiller. Connue pour avoir eu de nombreux amants et avoir attisé la jalousie maladive de son mari, la reine laisse planer des doutes sur la paternité de son troisième fils, Charles-Louis Napoléon. Selon les rumeurs de l’époque, le jeune dessinateur fut soupçonné quelque temps d’être le père du futur Napoléon III. Rapidement, Thiénon quitte Paris pour se rendre en Italie où il est nommé directeur des pensionnaires du royaume de Hollande à Rome. Sur place, il réalise de nombreux dessins dont certains seront lithographiés et publiés à son retour en France. En 1812 naît son fils Louis-Désiré Thiénon, qui deviendra peintre à son tour en suivant son enseignement et celui de son cousin, Eugène Isabey.

Installé sur un coin de table, Thiénon fixe sur la feuille le souvenir d’un moment volé tel un instantané. Au centre, un jeune homme assis sur une chaise à l’étrusque, nous tourne le dos. Vêtu d’une veste à large col, il regarde le foyer d’une cheminée, l’esprit visiblement happé par les flammes. Au premier plan, l’artiste a choisi de représenter le contenu de sa table de travail : un carnet ouvert, une règle et un encrier dans lequel trempe une plume. Son monogramme paraphe l’espace laissé vide devant lui, grâce à un large raccourci perspectif. Ce procédé de composition sera repris à la fin du siècle par Edgar Degas dans son célèbre tableau L’Absinthe et confère au dessin de Thiénon une impression saisissante de modernité.